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La France ne veut plus d'étrangers
Publié dans El Watan le 13 - 06 - 2005

La gestion policière et sécuritaire de l'immigration est renforcée. A moyen terme se dessine aussi la perspective d'une baisse de population active qu'il faudra compenser (lire rapport du CNES d'octobre 2003). Lors de la première réunion du Comité interministériel de contrôle de l'immigration qu'il a installé vendredi – une nouvelle instance -, le Premier ministre, Dominique de Villepin, a fixé les domaines dans lesquels des propositions d'action devront lui être adressées dans les prochaines semaines : augmentation du nombre des éloignements d'étrangers en situation irrégulière et relance de l'aide au retour ; amélioration du dispositif d'accueil et d'hébergement des demandeurs d'asile ; mobilisation des services publics pour lutter contre le travail illégal ; accélération de la mise en œuvre de la biométrie pour l'enregistrement des demandes de visas ; renforcement du contrôle de la transcription en France des mariages célébrés à l'étranger ; évolution de la politique d'accueil des étudiants étrangers ; adaptation de l'immigration aux besoins de l'économie française. Ce premier programme de travail fixé au gouvernement «témoigne de la volonté de changer d'échelle dans la lutte contre l'immigration irrégulière. Il s'agit de mettre fin aux détournements des droits ou des procédures existants, inacceptables et trop longtemps tolérés», précise un communiqué de Matignon. Il réaffirme que «la France a le droit et le devoir de maîtriser sa politique des flux migratoires avec des critères adaptés, dans la fidélité à sa tradition, à ses exigences et à ses principes». Par ailleurs, un tour de vis est également donné à l'entrée en France, que ce soit pour une visite ou pour des études ; les deux formes étant suspectées d'être des moyens d'immigration déguisées.
Le Comité interministériel de contrôle de l'immigration, qui vise à «mieux lutter contre l'immigration clandestine», réunit notamment Nicolas Sarkozy (Intérieur), Philippe Douste-Blazy (Affaires étrangères), Jean-Louis Borloo (Cohésion sociale), Thierry Breton (Economie), François Baroin (outre-mer) et Jean-François Copé (Budget, porte-parole du gouvernement).
Patrick Stefanini, un proche d'Alain Juppé, a été nommé secrétaire général de ce comité. Il sera placé auprès du
ministre de l'Intérieur.
Immigrés «utiles»
Le temps du regroupement familial semble révolu. L'immigration devra être dorénavant une immigration de travail ciblée et sélective, et ceux qui ne répondent pas aux critères seront considérés comme indésirables en France, voire des immigrés au rabais.
L'objectif recherché est de renverser la tendance prévalant à ce jour : privilégier l'immigration de travail, plutôt que l'immigration familiale. Selon le ministre de l'Intérieur et président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, «5 % des immigrés viennent pour répondre à des besoins précis de l'économie».
Il relève qu'au Canada, l'immigration de travail représente 60% de l'immigration totale, 57% en Grande-Bretagne et plus de 50% en Suisse. Selon Nicolas Sarkozy, «il faut un meilleur équilibre entre l'immigration de travail et l'immigration de droit. Nous devons attirer des travailleurs qualifiés, des créateurs d'entreprises, des chercheurs, des professeurs d'université, par un système de points à la canadienne.
Il faut être plus volontariste et exigeant en matière d'accueil et d'intégration». Il demande que le gouvernement et le Parlement fixent, «chaque année, catégorie par catégorie, le nombre de personnes admises à s'installer sur le territoire» français. Strictement contrôlée et encadrée, l'immigration n'aura pas vocation à être définitive. Il sera fait appel à des immigrés «utiles» pour un temps déterminé. Mais sur quels critères sera choisie cette immigration «utile» ? Dominique de Villepin refuse les quotas «ethniques» ou par nationalité. Quel statut sera donné à ces nouveaux immigrés ? Des contrats à durée déterminée supposent une résidence temporaire. Accepteront-ils de retourner chez eux après avoir donné plusieurs années de leur vie professionnelle à l'immigration ? Leur famille, quand ils en ont une, sera-t-elle autorisée à les suivre ? L'exemple canadien d'une immigration choisie est cité par Nicolas Sarkozy, sauf qu'au Canada, au bout de quelques années de résidence, les immigrés «choisis» sont faits citoyens de ce pays. La France suivra-t-elle cet exemple ?
Au début de cette année, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin s'était déjà prononcé pour une «immigration régulière choisie», évoquant la possibilité pour un immigrant de venir en France pour des «contrats à durée déterminée», dans les domaines «où il y a un manque cruel». «On réfléchit aujourd'hui en termes d'immigration comme s'il fallait offrir à chaque immigrant la possibilité de faire toute sa vie en France, lui et sa famille. Je crois qu'on pourrait imaginer des contrats à durée déterminée», avait déclaré le ministre sur RMC.
Gestion policière
Nicolas Sarkozy a fixé à ses services un objectif de hausse de 50% des reconduites à la frontière de clandestins en 2005. «Il faut d'abord retrouver la maîtrise quantitative des flux. C'est une condition impérative si nous voulons restaurer une vision positive de l'immigration et rendre possible l'intégration des immigrés», a déclaré le président de l'UMP, en clôturant la convention de l'UMP à laquelle il participait. «Par ailleurs, je veux mettre un terme dès 2005 aux détournements de procédure, aux mariages blancs, à l'aide médicale d'Etat», a-t-il encore prévenu, avant d'ajouter qu'il fallait être «plus rigoureux sur l'appréciation des conditions de revenus, de logement, d'intégration» préalables au regroupement familial.
En présentant son plan d'action le 11 mai, M. Villepin, alors ministre de l'Intérieur, avait indiqué que 200 000 à 400 000 personnes étaient en situation irrégulière en France et il avait exclu tout plan de régularisations, comme vient de le faire le gouvernement espagnol. Par ailleurs, un décret publié le 31 mai au Journal officiel modifie encore la loi sur l'entrée et le séjour des étrangers en France, le texte rend très difficile la demande d'asile des non-francophones.
La France reçoit chaque année 50 000 demandes d'asile, 85% de ces demandes sont rejetées. «On va faire son marché dans les pays du Sud, c'est irrecevable, inconcevable, c'est une forme de néo-colonialisme», estime Mouloud Aounit, secrétaire général du MRAP, en réaction aux mesures gouvernementales. Dans un communiqué, le MRAP dénonce l'objectif affiché par le chef du gouvernement : «‘‘Nettoyer” la France de ses sans-papiers afin de laisser une place nette pour accueillir une immigration fraîche, triée et choisie.» Pour le MRAP, «cette politique est vénéneuse ; elle participe à la culpabilisation des immigrés, à leur stigmatisation et légitime les idées du Front national».


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