2006 n Le ministre de l?Intérieur français, prônant la politique de la sélection des immigrés, est soutenu par le gouvernement qui a décidé de durcir les lois liées à cette question. «Nous voulons choisir ceux qui seront accueillis sur le territoire de la république pour pouvoir les intégrer. Nous voulons davantage d'étudiants, de chercheurs, de solidarité, mais nous ne voulons plus de ceux dont on ne veut nulle part ailleurs dans le monde.» C?est avec ces propos que le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a prôné, hier mardi, devant l'Assemblée nationale, une réforme de la politique d'immigration en France. Il a indiqué avoir fixé un objectif de 25 000 éloignements du territoire, d'étrangers en situation irrégulière en 2006, et être «engagé dans une politique de reconduites systématique». Selon lui, entre 80 000 et 100 000 étrangers en situation irrégulière s'installent chaque année en France. Les revenus des filières criminelles spécialisées dans l'immigration clandestine entre l'Afrique et l'Europe représentent, a-t-il indiqué, un quart à un tiers de celui du trafic international de stupéfiants. Dans ce sillage, le gouvernement français a décidé de durcir sa politique d'immigration, en matière de regroupement familial et de lutte contre les fraudes au mariage, une dizaine de jours après les violences urbaines qu?ont connues les banlieues françaises. Le Premier ministre Dominique de Villepin a annoncé, à ce propos, des mesures visant à renforcer la sélection des étudiants étrangers en privilégiant, à l'instar des Anglo-Saxons, ceux qui ont «un haut potentiel». De Villepin s'est, ainsi, prononcé pour l'allongement à deux ans, contre un an actuellement, du délai de séjour à l'issue duquel un étranger peut demander à faire venir son conjoint et ses enfants. Le regroupement familial constitue la deuxième source d'immigration régulière après le mariage en France, souligne-t-on. Il a concerné 25 000 personnes en 2004. En matière de lutte contre la fraude aux mariages, le gouvernement français compte doubler à 4 ans et 5 ans si le mariage est conclu à l'étranger, le délai de vie commune nécessaire pour être naturalisé à l'issue d'une union binationale. Insistant sur le renforcement des politiques d'intégration, De Villepin a proposé de généraliser, puis de rendre obligatoire le contrat d'accueil et d'intégration pour tous les étrangers s'installant en France. «C'est un choix de venir en France, cela suppose des efforts de la part des individus et un accompagnement de l'Etat», a-t-il dit, en précisant que «la maîtrise de la langue française devrait être une condition pour faire venir sa famille».