M. Babès a indiqué qu'aucun changement dans l'ordre du jour de la prochaine session du conseil n'interviendra. Cette session, qui se tiendra avant le 15 juillet prochain, dit-il, aura à débattre des cinq dossiers à l'ordre du jour, à savoir le rapport de conjoncture, le débat sur la croissance, le sport dans le milieu scolaire et universitaire, l'émigration ainsi que les politiques monétaires. «Aucune virgule ne sera omise», dit-il prétextant «la continuité de l'Etat». A ceux qui soupçonnent des velléités de mise au pas du conseil poussant son ex-président à rendre le tablier, le successeur de Mentouri a assuré qu'il s'efforcera «de travailler dans la plénitude de ce que lui confèrent les textes, ainsi que faire du CNES un organe qui accomplisse entièrement sa mission», «mais uniquement sa mission», précise-t-il. Prenant l'engagement de faire en sorte que le CNES «puisse jouir de toute son autonomie», Mohamed Seghir Babès a indiqué que son prédécesseur a été désigné de la même façon que lui, non sans ajouter qu'il prendra même conseil de lui afin de tirer le maximum d'enseignements et prendre connaissance des contraintes subies. Pour M. Babès, «le CNES doit pouvoir s'outiller afin d'aller faire du terrain concernant la politique de l'Exécutif» citant l'exemple des 17% de transferts sociaux qu'il dit vouloir vérifier sur le terrain la façon dont ils sont gérés. Le nouveau président du CNES, pour qui une nouvelle étape s'ouvrira après la prochaine session, a indiqué en outre que le renouvellement et/ou la confirmation des mandats des membres du conseil se fera «dans les meilleurs délais possibles». Tout en réitérant que le CNES est une institution de l'Etat, créée afin d'évaluer les politiques suivies, Mohamed Seghir Babès a assuré que l'institution qu'il préside désormais «développera toute la critique nécessaire pour produire des analyses à même d'éclairer l'Exécutif qui a besoin d'un regard externe», mais «sans faire le procès de personne», a-t-il tenu à ajouter. Le CNES doit s'atteler à faire des analyses prospectives, notamment celle ayant trait à l'après-pétrole, a encore affirmé M. Babès. Par ailleurs, le successeur de Mentouri a plaidé la «re-constitutionnalisation» du CNES afin de l'adapter à la nouvelle conjoncture économique et politique dans le pays, dit-il, en revoyant son architecture, sa composition et ses méthodes de travail, entre autres. Le conseiller du président Bouteflika aux affaires sociales est allé jusqu'à ambitionner un organisme qui soit à la hauteur des CNES existants dans des pays développés. Mais à la question de savoir si les syndicats autonomes et autres pans de la société civile encore marginalisés auront un jour à intégrer le CNES, M. Babès n'en a soufflé mot. Politologue de formation, le nouveau président du CNES, après avoir assuré la direction de la sécurité sociale et plusieurs fois haut fonctionnaire de l'Etat dans différentes administrations centrales, a été nommé en 1991-1992 délégué à la Réforme économique dans le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali, puis ministre de la Santé dans le gouvernement de Rédha Malek. Consultant au profit d'organismes nationaux et étrangers, il était conseiller aux affaires sociales à la Présidence de la République. Régi par les dispositions du décret présidentiel n°93-225, du 5 octobre 1993 portant sa création, le président démissionnaire Mentouri a été désigné par le président Liamine Zeroual à la tête de cet organisme depuis sa création. Après un passage de Salah Djenouhat comme président-intérimaire pour un laps de temps très court, la désignation de Mohamed Seghir Babès signe une nouvelle ère pour le CNES.