Le Conseil national économique et social se veut une force de propositions. Quel avenir pour le Conseil national économique et social? Ses rapports et analyses sont-ils pris en considération par les gouvernements successifs? A ces questions, son président, M.Mohamed Seghir Babès, invité de la rubrique «A coeur ouvert avec l'Expression» rétorque: «Je ne suis pas devin» préférant «juger sur pièces» au lieu d'anticiper sur le sort des rapports établis par le Cnes. Créé en 1994, le Conseil national économique et social, se veut une force de propositions censée «aiguiller» les pouvoirs publics sur les limites des grands dossiers socio-économiques. Tout en se défendant d'être un instrument des pouvoirs publics M.Babès affirme que le Cnes ne lâchera pas le gouvernement et contrôlera son action sans aucune complaisance. A noter que depuis son installation, soit à la veille de la tenue de la 26e session du Cnes, le successeur de Mohamed Salah Mentouri s'est fixé comme objectif de faire du Cnes un organe ouvert à la société civile et aux médias. De sorte, non seulement à faire connaître ce «machin» mais surtout à lui conférer davantage de perspicacité dans ses analyses. Pour l'ancien ministre de la Santé, il s'agissait en premier lieu de faire le diagnostic des mécanismes de fonctionnement de cette institution pour parfaire son fonctionnement. Par exemple, c'est la première fois que des syndicats autonomes et autres associations, d'habitude non impliqués dans le débat économique et social, sont écoutés par le Cnes. La nouvelle feuille de route du Conseil vise, d'après son président, à ficeler des rapports objectifs et crédibles, avalisés par les organismes internationaux reconnus. Comme elle s'attelle à associer les différentes franges de la société civile susceptibles d'apporter un éclairage sur la situation socio-économique dans le pays. D'ailleurs, à une question de savoir quelle était son appréciation de la tripartite, qui n'a pas associé les syndicats autonomes et organisations patronales, Babès précise: «Nous sommes là pour les écouter et répercuter leurs doléances dans le cadre de nos travaux d'ateliers, qui sont actuellement en séances de travail non- stop.» Pas moins de 170 experts, dans divers domaines se penchent sur les quatre rapports qui seront soumis à la prochaine session du Cnes. Ils sont pour la plupart issus de centres de recherche, comme les universités, le Ceneap, le Cread et d'organisations internationales comme le Pnud. C'est là, selon M.Babès, que réside la nouvelle vision. Ainsi, cette institution, dont les rapports de conjoncture sont qualifiés de «critiques» à l'égard de l'action de l'Exécutif, est appelée à se recentrer, en vue de s'adapter à la nouvelle donne. Celle de la globalisation qui recommande une coordination avec les autres conseils économiques et sociaux. Pour son président M.Mohamed Seghir Babès, l'institution base son appréciation sur des données objectives et sur une méthodologie et une démarche scientifiques qui obéissent aux normes internationales. «Nous n'avons rien à envier aux autres conseils économiques et sociaux à travers le monde.» Le Cnes obéit à des standards internationaux dans l'élaboration de ses rapports. Une action, et non des moindres, initiée par l'actuel président du Cnes, c'est de tisser un réseau de relations entre les conseils économiques et sociaux, aussi bien au niveau régional qu'international. L'Algérie qui assure déjà la présidence des Conseils économiques et sociaux africains, compte après la visite récemment de Mme Sigmund, présidente du Conseil économique et social européen, faire associer les sociétés civiles au débat économique et social en Afrique et en Europe à travers une coordination avec leurs conseils économiques et sociaux. Il évoquera dans ce cadre la tenue, au courant de ce premier semestre à Alger, d'une conférence afro-européenne des conseils économiques et sociaux.