Branle-bas de combat, cafouillage et course contre-la-montre caractérisent ces derniers jours le parcours grouillant du boulevard Commandant Abderrahmane Mira et un tronçon de la rue Abdelkader Ziar, du côté de l'ex-rue Malakoff. Le quidam qui longe ces artères remarquera la façade des immeubles et établissements publics liftée et peinturlurée à la chaux vive, les abords relookés, le jardin Conakry dépoussiéré et la clôture en tôle, qui ceinturait les travaux de l'installation sportive Ferhani qui ont duré le temps que dure une mandature, enlevée. On sonne le tocsin, on se mobilise, on se déchaîne en battant le rappel des troupes sur les lieux. Des régiments de travailleurs des différents Epic sont à pied d'œuvre. Ils s'affairent à blanchir, nettoyer, curer, dégager des espaces obstrués avant de mettre en place des bacs à fleurs éphémères. La ménagère qui, de son balcon, a l'avantage d'avoir un œil sur la mer, doit jubiler de voir, à son grand bonheur, tout ce remue-ménage circonstanciel. Sa voisine qui se trouve dans l'autre immeuble, plus en retrait et loin des regards furtifs du cortège officiel, doit se mordre les doigts de ne pas habiter une des bâtisses faisant face au boulevard. Moi, l'ingénu, qui arpentais, avec nonchalance cette trajectoire, me posais la question sur le motif de ce beau décor qu'on est en train d'installer. Au départ, j'avais peine à saisir les raisons de ce méli-mélo en me disant que cela doit être l'œuvre de l'OPGI qui s'attelle au ravalement des façades. « Avec cette débauche d'énergie, c'est trop beau ! », me disais-je. Cela doit obéir, alors, au 8 mars 2009 qui sera célébré avec une joie intense. « No n, on ne l'a jamais fêté de cette manière », me rappelais-je. Cela est justifié peut-être par l'approche de la célébration du Mawlid ennabaoui Echarif ! « Non plus, cela n'a jamais été le cas, sinon par les pétarades qu'on vous balance par-dessus votre épaule et entre vos pieds », murmurais-je. Il se pourrait que cette année nos édiles aient décidé d'innover en accueillant les premiers bourgeons printaniers avec cette exaltation joyeuse et cette excitation enthousiaste. « Oh ! que non, susurrais-je, cela n'a jamais été leur dada, encore mois à l'orée de la saison des amours et du réveil du cycle biologique de la nature. Dans ma naïveté excessive, je fouillais dans ma mémoire vainement, avant de croiser un ami qui me lançait sournoisement : « Comme d'habitude… » Là, je compris qu'il ne s'agissait pas du titre du texte de la chanson des sixties égrenée par Claude François et composée par Jacques Revaux et Gilles Thibaut. Chez nous, on ne montre que la partie visible au patron… La partie honteuse, vous l'aurez devinée.