Le prix du kilo de sardine, tel qu'affiché cette semaine au niveau de la poissonnerie du marché central de Annaba, a atteint des cimes jamais égalées jusque-là. Cédé d'une manière générale à plus ou moins 150 DA, le désormais précieux cypréidé vaut actuellement entre 300 et 350 DA/kg, et il faut encore se lever de bonne heure pour y prétendre. Le poisson du « pauvre » se fait rare dans cette ville côtière, au grand dam des ménagères, pour lesquelles un autre aliment de base est à bannir de leur menu quotidien. A Annaba, l'on sait que faute de ne pouvoir se payer du merlan et autre rouget, dont le prix est devenu inabordable depuis bien longtemps, les familles ne pouvaient se rabattre que sur l'allache, le maquereau, si ce n'est la bogue, poisson bleu de référence des citoyens à petit budget. La rareté de la sardine est imputée par les marchands de poisson au mauvais temps qui a sévi sur la région durant plusieurs semaines, obligeant les mareyeurs à s'approvisionner depuis les pêcheries du littoral ouest du pays. Cette conjoncture défavorable à l'activité de la pêche pélagique s'explique par le manque de moyens des professionnels du secteur, propriétaires de petits métiers pour la majeure partie d'entre eux. Force est de constater qu'à travers la wilaya de Annaba, seuls quelques armateurs aux moyens matériels et financiers conséquents continuent de pêcher. Pour les autres, il est difficile voire impossible de se hasarder au large pour ramener la sardine, puisque c'est de ce poisson qu'il est question.