Ahmed Ouyahia n'a pas vraiment de doute : Mohamed-Ziane Hasseni -qu'il dit connaître personnellement- est innocent dans l'affaire de l'assassinat de Ali-André Mecili et est «victime d'un problème entre les différents intervenants dans l'appareil judiciaire français». C'est d'ailleurs la première fois que le Premier ministre, qui a fait ces déclarations lors de son intervention dans le forum de l'ENTV dimanche dernier, s'exprime longuement sur le sujet. Indiquant que le diplomate a «choisi librement de rester sur le sol français jusqu'à la fin du procès», le responsable ne veut cependant pas crier victoire puisque «Hasseni n'est pas encore sorti d'affaire». Seulement, affirme Ouyahia, les autorités algériennes ont préféré traiter ce problème avec «sagesse et sérénité» pour ne pas «affecter l'excellence des relations entre les deux pays» et pour «ne pas donner l'occasion aux ennemis de l'Algérie» de se servir de l'affaire. Sauf que le Premier ministre n'a pas cité ces «ennemis», se contentant de vilipender certains journalistes algériens qui ont été, à ses yeux, «plus haineux à l'égard de l'Algérie que les plumes françaises elles-mêmes».Sur un autre sujet, Ahmed Ouyahia a rejeté les accusations du département d'Etat américain parlant de non-respect des droits de l'Homme en Algérie. «Que chacun balaie devant sa porte», a répliqué le Premier ministre qui insinue que ce classement américain est dû au fait que notre pays «n'a pas de relations avec Israël et n'a pas de bases américaines sur son territoire». Mieux que cela, le secrétaire général du RND a affirmé que les conditions d'accueil dans les prisons «sont meilleures que celles de beaucoup de pays occidentaux», en référence sans doute à la prison américaine de Guantanamo. A. B.