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Machiavel, fut-il machiavélique ? (I)
Publié dans El Watan le 14 - 07 - 2005

J'ai choisi d'arrêter momentanément cette première série de livraisons sur Kant, le philosophe qui s'est exprimé ouvertement sur les Lumières et qui a pris une position nette et tranchée sur ce problème. Et il était loin d'être un turbulent révolutionnaire comme D'Holbach, Diderot et Voltaire. Il va sans dire que la philosophie des Lumières est avant tout française, mais qu'elle aura trouvé en Emmanuel Kant le sage philosophe allemand, qui en aura été l'illustre défenseur et le premier auteur d'un texte explicite sur les Lumières (voir chronique précédente).
Avant d'entamer les réponses aux questions que vous m'avez fait parvenir ou que certains m'ont posées directement à l'occasion de rencontres à la librairie El Ghazali – notre modeste mais fort sympathique café Procope du VIe arrondissement -, c'est un pur hasard que cette coïncidence spatiale entre Alger et Paris pour une fois réunis dans la saine curiosité, la sérénité, le savoir et l'intelligence ; j'ai promis en première réponse de revenir sur une question que m'avait posée un malheureux étudiant de Bouzaréah, encore une victime de la tenace et entêtée médiocratie rampante, et qui s'est vu refusé d'inscrire un sujet de mémoire de magister sur le discours transgressif dans l'écriture romanesque de Tahar Djaout (pourtant lâchement assassiné pour ses idées) par une monolingue que j'ai confondue, il y a quelques années, d'imposture par détournement de colloque à des fins personnelles et à seule fin d'étoffer un dossier promotionnel particulièrement éloquent d'indigence ainsi que confondue de pratique fautive déclarée de la langue française (agrammaticalité de la négation) en première page d'un numéro spécial de la revue de l'Institut des langues étrangères (ILE) consacrée à l'enfance, colloque de 1989, colloque détourné, banalisé et publié en 1995, avec l'accord de médiocres complices de la petite tutelle. La mesure restrictive visait à dissuader l'étudiant d'appliquer les théories archéologiques de Michel Foucault et surtout d'empêcher les étudiants d'inscrire des recherches sur Foucault mises à l'index sur ordre de sa couturière, de complices et d'un cicérone.
Oui, le discours de Tahar Djaout est transgressif, au sens foucaldien du terme (tabou, interdits, répressions, gommage de mémoire, révisionnisme, etc.). Des titres comme L'Exproprié, L'invention du désert, Les Vigiles, Les chercheurs d'os suffisent à le montrer par simple analyse de la référence. Et ce n'est pas un triumvirat de médiocres perroquets qui feront de Tahar Djaout un écrivain tranquille et sans histoires (voir compte rendu dans El Watan sur une activité de la fondation Maâtoub Lounès à Bouzaréah en hommage à T. Djaout). Mais c'est sans doute trop demander à de médiocres thesards sur travaux périmés et en désuétude depuis un tiers de siècle que de définir ce qu'est la référence au sens foucaldien et searlien quand ils ne savent pas ce qu'est un discours, et que certains apprentis linguistes venus à leur rescousse confondent encore et toujours une grammaire formelle avec une grammaire à corpus. Pauvre université des recteurs Mandouze et Bensalem. Te voilà reléguée comme cette institution ignoble qui a condamné à la prison un illustre prix Nobel (Bertrand Russel ex-président du tribunal universel, qui jugea les crimes américains au Vietnam) l'intellectuel britannique qui a eu le courage et l'honnêteté de se dresser contre la médiocratie rampante et contre la compromission politicienne et idéologique (une chronique lui sera consacrée aussi).Commençons par une des toutes premières interrogations au sujet de Machiavel. Machiavel était-il machiavélique ? Ainsi posée, cette question complexe appelle une double réponse. Celle de la paresse, aujourd'hui règle d'or et de mise dans un savoir en putréfaction, et une autre réponse autrement plus exaltante parce qu'iconoclaste. Laissons à qui de règle la réponse de l'âne de Buridan qui broute l'herbe avec les moutons du prochain Aïd El Adha dans les pacages du campus de Bouzaréah et qui a préjugé de cette université située pourtant dans une rue au nom illustre Djamel Eddine El Afghani, laquelle devra bien un jour être rebaptisée Université Panurge, quand les légions francocides se seront entièrement reconverties en troupeaux francophiles par la vertu de stages et de congés scientifiques du côté des couturières ménopausées. Le déterminant «machiavélique» attaché et dérivé du nom de Machiavel lui aura collé à la peau comme la tunique du centaure Nessus qui dévora Hercule. Machiavel fut aussi victime de cet habillage que la médiocrité et la paresse auront conforté, portant à cet éducateur hors pair un préjudice qu'il est temps et juste de corriger. Machiavel (1469-1527) fut un penseur de la renaissance. Son œuvre ne saurait être séparée de la culture ambiante ni du contexte dans lesquels elle fut produite. La renaissance fut une époque exaltante marquée essentiellement par le souci d'éducation humaniste (Dante, Boccace, Copernic, Rabelais, Montaigne, Galilée, Giordano Bruno, Raphaël, Bramante, Da Vinci, Michelangelo, etc). Les œuvres de la renaissance sont donc toutes porteuses à un titre ou à un autre du souci pédagogique souscrivant à la bonne éducation, aux idéaux de beauté, de bien, de vérité et de générosité, comme dans la tradition antique revisitée alors. La persistance de la culture religieuse avec son registre moralisateur, dont l'Europe occidentale mettra bien du temps à se libérer du diktat et du contrôle inquisitorial (il faudra attendre le XVIIIe siècle ou ce siècle justement des Lumières avec Diderot, Voltaire et Kant pour voir se concrétiser dans la pensée libérale l'enseignement laïciste du plus grand des philosophes musulmans, Ibn Rushd). Or, à l'époque de la renaissance, la politique est encore sous le contrôle de la religion et de la morale (Giordano Bruno, disciple de Copernic, fut condamné au bûcher en Italie après avoir été torturé en 1600). Et Machiavel n'échappe pas à la règle. C'est pourquoi, le lire comme un immoral ou un athée irreligieux serait faire un contresens. Même s'il aura pu être un libre penseur, il ne pouvait avoir été aussi hardi et aussi entreprenant qu'Ibn Rushd qui fut frappé d'interdiction d'enseignement ainsi que son disciple Maïmonide par l'université de Paris d'abord, suivie ensuite en cela par le concile médiocratique de Latran (1215 et 1240). Ces institutions autoritaires, qui tranchent dans les questions de savoir à partir des statuts et non des compétences (comme on le voit se généraliser aujourd'hui chez nous), ouvrent les portes aux inquisitions intellectuelles qui feront éradiquer toute trace d'averroïsme de la culture européenne qui se rechristianise dans la fermeture et l'intolérance inquisitoriale, quand en 1497 le Sénat de Padoue (encore une institution) crée une chaire d'enseignement d'Aristote à partir du grec, alors que jusque- là il ne fut enseigné presque exclusivement qu'en arabe. Ainsi la langue arabe, la savante et humaniste langue arabe fut éradiquée de l'Europe, victime de la médiocratie et de l'intolérance. A méditer pour ce qui en est fait aujourd'hui.


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