Nedjar Hadj Daoud, directeur du journal régional El Waha, a été libéré hier après avoir passé une nuit en prison pour une affaire de diffamation qui remonte à 2005. C'est en fin de journée que la nouvelle est tombée. Condamné à six mois de prison ferme, le directeur d'El Waha est sorti de prison pour des raisons de santé. « Après avoir consulté mon dossier médical, la commission chargée d'exécuter le jugement a décidé de geler le mandat de dépôt », nous a expliqué Nedjar Hadj Daoud, qui affirme avoir été hospitalisé au lendemain des événements de Berriane suite à une agression à l'arme blanche. L'affaire pour laquelle il a été condamné remonte à 2005. « Suite à un dossier sur les viols dans la commune de Ghardaïa que j'ai publié en 2002, l'un des témoins, une femme victime, que j'ai cité, a, sous pression, déposé plainte contre moi, niant avoir parlé au journal. Le tribunal de Ghardaïa m'a acquitté en novembre 2005. Elle a fait appel. La cour de Ghardaïa m'a condamné par défaut à six mois de prison ferme », a-t-il expliqué, s'étonnant devant le fait qu'il n'ait pas bénéficié de la grâce présidentielle du mai 2006. « Je me suis pourvu en cassation. Lorsqu'on a annoncé la grâce, j'ai donc, comme on me l'a recommandé, annulé mon recours pour pouvoir y bénéficier. Je ne comprends donc pas comment cette affaire est remontée, malgré la grâce, à la Cour suprême », a-t-il ajouté. Affichant sa détermination à poursuivre son travail de journaliste d'investigation, l'infatigable Nedjar Hadj Daoud n'écarte pas l'existence d'un lien entre cette condamnation et son prochain procès prévu en avril, l'opposant au gérant des « biens de Larbi Belkheir » dans la région du M'zab. Il dit avoir reçu plusieurs fois des menaces de mort de personnes influentes dans la région. Cela ne l'a pas empêché de continuer à exercer son métier, défier seul tous les barons locaux.