Le cas de la ville de Chlef illustre parfaitement cette situation. La région est connue pour son climat extrêmement chaud en été, dont la température dépasse souvent les 40 degrés à l'ombre. Une véritable fournaise que les habitants ont du mal à supporter, surtout ceux occupant les 20 000 logements en préfabriqué, construits il y a 25 ans suite au séisme d'octobre 1980. Ce type d'habitat est concentré dans les principales communes de Chlef et de Chettia. La vie est effectivement infernale au point que les familles sont obligées de passer la nuit à la belle étoile dans leurs cours respectives, quitte à subir les piqûres d'insectes ou les morsures de bêtes nuisibles. Les climatiseurs, si par bonheur l'électricité ne fait pas défaut, demeurent aussi inefficaces et ne peuvent atténuer les effets de «chalumeau» qui s'y dégagent en permanence. Ou aller donc pour se rafraîchir et souffler quelque peu après une dure journée ? Il faut dire à ce propos qu'il n'existe pratiquement aucun lieu public digne de ce nom susceptible d'accueillir les familles, surtout de nuit. La côte de Ténès en est distante de 50 km, mais beaucoup de familles n'y ont pas accès faute de moyens. Bien que réhabilités, les rares espaces verts demeurent désertés pour cause d'insécurité. Ils sont devenus des lieux de refuge des délinquants, des drogués et des ivrognes. L'unique piscine en activité est continuellement prise d'assaut par des jeunes, et ne peut donc contenir tout le monde. Quant aux salles de spectacle, notamment celles du centre Larbi Tebessi, du cinéma El Djamel, du CCI et du nouveau musée, elles ont déjà fermé leurs portes comme si l'animation artistique a besoin, elle aussi, de suivre les fonctionnaires et gestionnaires en… congé.