Le centre-ville de Chlef donne l'aspect d'une ville morte en matière d'animation, après le F'tour. Il n'y a aucune activité culturelle ou artistique, en dépit de l'existence de pas moins de quatre salles de spectacle, lesquelles demeurent continuellement fermées sans aucune raison valable. Les organisateurs ont plutôt préféré domicilier le programme d'animation au niveau de la salle du parc d'attractions de Chorfa, sans tenir compte de l'éloignement de cette structure et de l'inexistence de dessertes de transport, surtout de nuit. En effet, ce lieu qui a fait l'objet d'une concession au profit d'un particulier, n'est guère accessible pour les citoyens démunis de moyens de transport et ne peut accueillir que ceux qui ont l'habitude de s'y rendre. Dans un souci de faire profiter le maximum de familles, surtout après une chaude journée (dans tous les sens), les décideurs auraient dû répartir les spectacles sur les autres salles existantes, situées au cœur de la ville, comme celles du CCI, du comité des fêtes, du centre Larbi Tebessi et du musée régional. Peine perdue puisqu'ils continuent pour la troisième année consécutive de tourner le dos aux assoiffés de soirées artistiques, qui n'ont que les cafés ou le petit écran pour passer leurs veillées ramadhanesques. L'énigme est difficile à percer d'autant que les mêmes responsables n'ont cessé ces dernières années de multiplier les projets à caractère culturel pour, disaient-ils, lutter contre le vide culturel et permettre aux citoyens de goûter aux variétés musicales, théâtrales et autres. Un musée privé d'électricité En fait, il n'y a pas que le chef-lieu de wilaya qui souffre de l'absence d'activités culturelles durant ce mois sacré, d'autres agglomérations comme Ouled Farès, Ténès, Oued Fodda et Chettia, vivent la même situation. Celles-ci disposent pourtant de leurs salles de spectacles qui restent, elles aussi, inexploitées et réservées uniquement aux meetings et activités officielles. Pendant ce temps, des jeunes sont livrés à eux-mêmes et s'adonnent à tous les vices de l'oisiveté. Comme on le voit, la profonde léthargie culturelle que connaît la région ne se pose pas en termes d'absence de moyens matériels et financiers, mais elle est plutôt la conséquence du désintérêt des responsables concernés et de l'absence d'une stratégie en la matière. Et, fait plus grave, le musée régional qui a coûté pas moins de 12 milliards de centimes, est privé de courant électrique depuis plusieurs mois, ce qui a conduit une troupe théâtrale professionnelle a annuler la représentation qu'elle devait donner jeudi dernier.