En cette période de grandes chaleurs, les gens cherchent à fuir leur habitation pour échapper à la fournaise, soit par des sorties nocturnes, soit par une virée dans la ville côtière de Ténès. Or, si le littoral, distant de 50 km, accueille de plus en plus de citoyens, les villes de l'intérieur sont quasiment désertées le soir par les familles, à l'image du chef-lieu de wilaya. Certaines craignent pour leur sécurité, d'autres ne trouvent pas les lieux d'accueil adéquats, tels les jardins publics et les lieux de spectacle. De plus, il n'y a rien qui puisse les inciter à investir les centres urbains de nuit, tant ces derniers sont totalement vidés après chaque fin de journée. Souvent, ce sont les chiens errants, les SDF et les malades mentaux qui prennent le relais en occupant systématiquement les rues et trottoirs. Il existe, pourtant, un parc des loisirs à la périphérie sud de la ville de Chlef, mais celui-ci ne dispose pas suffisamment d'équipements de jeux et n'abrite que rarement des activités d'animation. Les salles de spectacle, comme celles du centre Larbi Tebessi, du cinéma El Djamel et du CCI, sont quasiment fermées, de jour comme de nuit. Le nouveau théâtre de verdure de Ténès n'a pas encore vu le jour, alors que l'esplanade en plein air du musée régional de Chlef ne devrait commencer à accueillir ses soirées musicales qu'à partir du début de ce mois. L'unique piscine du complexe olympique est certes opérationnelle mais fonctionne avec un système d'abonnement qui n'est pas à la portée de tout le monde, financièrement parlant. Curieusement, l'animation est aussi absente le long du littoral de la wilaya qui s'étend sur 120 km. En effet, il n'y a eu, à ce jour, aucune activité culturelle ou artistique, aussi bien à Ténès que dans les autres communes côtières. A croire que tout le personnel en charge de ce dossier est en congé au moment où la période est propice à la relance du secteur et des festivals de musique et autres. Si tel est le cas en été, qu'en sera-t-il en hiver ? Il faut dire qu'hormis certaines agglomérations où l'animation est plus ou moins présente durant le Ramadhan seulement, le reste de la wilaya vit une profonde léthargie dans le domaine. À défaut donc de spectacles, les habitants doivent se terrer chez eux pour regarder la télévision ou veiller à la belle étoile en attendant des jours meilleurs. La climatisation est mise à rude épreuve pour ceux qui n'arrivent pas à supporter la canicule, surtout à l'intérieur des logements en préfabriqué construits au lendemain du séisme d'octobre 1980. Heureusement, cette année, il n' y a pas eu de perturbations majeures dans la distribution de l'énergie électrique, malgré la surutilisation des appareils de froid et de climatisation. L'eau y est aussi distribuée suffisamment dans la région et le programme d'alimentation a été ramené à un jour sur deux, selon les responsables de l'Algérienne des eaux. Cependant, le problème demeure posé pour les quartiers confrontés à la défectuosité du réseau et au manque de la ressource hydrique.