L'OPIB, qui a cessé toute activité depuis 1996, n'est plus en mesure de reprendre ses missions qui consistent essentiellement en l'exploitation et la maintenance des équipements d'irrigation des surfaces relevant de son autorité et qui sont d'une superficie totale de 2550 ha, lesquels équipements sont usagés et abandonnés», rapporte un document de la commission de l'APW chargée d'étudier ce dossier. L'OPIB est une entreprise à caractère économique. Il a été créé en 1986 sur délibération de l'APW. Son activité principale consiste à vendre de l'eau aux agriculteurs à travers tout un réseau d'irrigation dans cinq périmètres : Cap Djinet, Sahel Boubrak, Chender, Dar El Beïda, Baghlia ainsi que Benchoud et Dellys. A Cap Djinet, l'OPIB irriguait une surface de 500 ha à partir du barrage Oued Amara. «Le réseau y a été rénové en 1992, mais il est actuellement dégradé et à l'état d'abandon», précise le rapport de l'APW. A Sahel Boubrak, la superficie du périmètre est de 608 ha, et il est irrigué à partir du barrage de Oued Larbaâ. «Le réseau d'irrigation dans ce périmètre est aussi à l'abandon», ajoute le même document. Le périmètre Sebaou-Benchoud-Dellys (757 ha) se distingue par l'exploitation des eaux souterraines avec 16 forages à Oued Sebaou, mais aussi par le bon état de son réseau. Cependant, «les équipements et autres infrastructures y on été sabotés et l'eau de quelques puits est devenue salée à cause de l'extraction du sable du Sebaou», fait remarquer la commission de l'APW. Chender, l'OPIB irrigue 508 ha de terres agricoles en exploitant les eaux du barrage de Oued Chender, le réseau y avait été rénové sur 250 h et est actuellement en phase d'expérimentation. «Le système de distribution d'eau y est gravitaire – pas besoin de pompe -, naturel et économique», est-il écrit dans le document de l'APW. A Dar El Beïda/Baghlia (182 ha), le réseau est complètement dégradé, ainsi que les équipements. L'OPIB qui «vendait de l'eau à un prix symbolique, (1 DA/m3) ne pouvait compter sur ses ventes, qui ne représentent que 12% des charges de l'entreprise, pour assurer son fonctionnement», a constaté la commission de l'APW. D'autres raisons ont poussé cette entreprise dans l'impasse : l'usage de la forte pression imposait des interventions permanentes pour l'entretien des réseaux ; les fuites dans les canalisations font perdre des quantités d'eau importantes ; l'abus de l'usage de l'énergie électrique s'est soldé par une dette de 700 millions de centimes auprès de Sonelgaz ; les arriérés de salaire se sont cumulés à plus de 36 millions de dinars et les dettes auprès des divers fournisseurs ont dépassé 1,5 million de dinars Ce qui a généré une dette dépassant 4,5 milliards de centimes. A cela s'ajoutent près de deux milliards de crédits et autres pertes dues aux sabotages. Considérant tous ces éléments, l'APW a décidé de dissoudre l'OPIB avec la «nomination d'un liquidateur qui veillera au respect des droits des travailleurs dont 26 n'ont pas été payés depuis des années». Si les agriculteurs que nous avons rencontrés regrettent que l'OPIB ait atteint ce stade, ils considèrent cependant que «pour eux, l'OPIB n'existe plus depuis une dizaine d'années déjà». «Au début, il nous a été d'une aide appréciable, mais plus à partir de 1990», nous a confié un agriculteur de Benchoud.