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Bab El Oued by night
Publié dans El Watan le 21 - 08 - 2005

Toutefois, voilà que les Algérois retrouvent, l'espace d'une saison, les plaisirs insoupçonnés du farniente après que la capitale eut connu une léthargie certaine, pour les raisons que l'on sait. Il n'y a qu'à partir du côté du Kettani pour s'en convaincre. Le parcours itinérant du boulevard Icosium jusqu'au prolongement de la rue Meriem Abdelaziz qui donne sur le front de mer lequel domine, sur quelques mètres, la plage El Kettani (ex- Padovani) grouille d'une foule heureuse et agitée qui prend d'assaut, à toute heure de la journée et jusque tard dans la nuit, le moindre empan. Ils ne sont guère gênés par ceux qui préfèrent, suprême hérésie, laisser leur tacot sous leur fenêtre. Même les jeunes de notre Harlem national, Bab El Oued en l'occurrence, s'y sont mis en proposant aux chalands des gâteries en tout genre. «Un tabou est cassé. il y a, tout compte fait, un mieux. Jamais l'endroit n'a connu pareil affluence. ça circule partout. Cela doit, impérativement, s'inscrire dans la durée», nous dira, comme pour dissiper un malentendu, un vieux, qui ressassait le temps passé avec ses vieux copains du quartier. De plus, il ajoute, parlant du travail des policiers et de celui de la Protection civile :«Doit-on s'en réjouir, assurément, mais le problème de la sécurité demeure toujours pendant. Un seul poste ne suffit pas. Il faut en aménager un autre sur l'esplanade puisque les policiers se contentent de faire leur tournée juste sur la plage.» Piqué au vif, un autre renchérit : «D'accord pour dire que jusqu'à récemment les familles ne pouvaient pas sortir mais ne nous voilons pas la face le problème récurrent est celui de l'inexistence de boutiques et autres toilettes.» «Pas insolite de voir des énergumènes faire leurs besoins ‘'en l'air”», tonna un vieux. «On y vient du Tout-Alger et même d'ailleurs pour une balade le long du boulevard et pour faire trempette», lâchera un jeune, la trentaine consommée, qui s'apprêtait, la dégaine alerte, à rallier la plage de Kettani. Aussi n'était-il pas étonnant de rencontrer des femmes emmitouflées dans leur haïk et trimballant un couffin. «Il fait bon vivre. On y va pour humer l'air frais du large et piquer une tête jusqu' à 1h ou 2h», dira ce monsieur accompagné de sa femme et de ses enfants en bas âge.
Snif et éclats de rire
La plage est devenue, à n'en point douter, la destination des familles des quartiers environnants et même des hauteurs d'Alger qui y affluent en grand nombre. Une police de proximité ainsi qu'une brigade de la Protection civile ont pris leurs quartiers sur la plage et veillent au grain. «Le poste de police a été installé le 5 juin dernier pour une période de 4 mois. Pas moins de 20 policiers sont sur le qui- vive. Pas étonnant alors de voir tout ce monde qui prend d'assaut les escarpements de la plage», nous informa un policier, un tantinet rigolo, son talkie-walkie en évidence. Plus loin, des jeunes campant en bas de l'esplanade de l'hôtel El Kettani sniffent, dans des éclats de rire, des poudres douteuses et boivent des breuvages qu'ils font accompagner de gestes saccadés. Cela en dit long sur leur désarroi. Les petites gens pressent le pas, indifférents à ces vies loqueteuses qui tranchent avec l'ambiance alentour. Sur l'esplanade de cette bizarrerie architectonique qu'est l'hôtel El Kettani qui dépasse, en somme, en hauteur et en horreur le reste du bâti environnant, se hâtent des familles qui se délectent, aussitôt assises à table, des délices que leur offre la structure. Cette dernière a la cote auprès des familles. «La prestation et l'accueil simple y sont pour beaucoup», dira un père flanqué de sa smala. «Les coupes de glace sont cédées à 80 da pour la petite, entre 120 da et 150 da pour la moyenne et 180 da pour la grande. On sert aussi à boire des boissons fraîches», lâchera, tout sourire, Mohamed, un chef de rang originaire de Tigzirt, tiré à quatre épingles. Selon lui, l'effectif est renforcé pour atteindre 5 éléments suivant l'affluence qui se fait plus nombreuse à partir de 21h. Au loin, nous apparaît la piscine muette et renfrognée sur elle-même contrairement à l'habitude qui s'est établie. En effet, le soir venu, à partir de 18h, sont organisées dans son enceinte des fêtes mondaines. Elle accueillerait, en outre, la journée durant, à en croire un plaisancier, jusqu'à 1000 baigneurs entre hommes, femmes et enfants, qui possède chacun son pré carré. La chose nous prend par surprise. Et pour cause. D'improbables pêcheurs à la ligne s'adonnent, dans la nuit noire, à leur sport favori. Ils sont clairsemés. «La prise du jour tient beaucoup plus à la houle. Reconnaissons qu'aujourd'hui ça se gâte», lâcha, à l'évidence tourmenté par notre intrusion, un habitué des lieux. Nous le quittons pour l'esplanade du millénaire qui est comme partagée et cloisonnée. Pour les bambins et leur «papa maman gâteau», la plus grande part. Un peu moins pour les plus âgés. Ces derniers, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, jouent aux boules. «Même quand il fait froid ces mordus de la boule ne délaissent pas leur habitude», dira un vieux venu tout spécialement de Hussein Dey pour voir des copains et se piquer de temps à autre au jeu. «C'est nous qui avons aménagé, à nos frais, ce lieu, en installant des projecteurs et des garde-fous pour éviter de blesser les pêcheurs. Depuis son inauguration par l'ancien gouverneur d'Alger, Cherif Rahmani, le coin est délaissé. Les choses ne cessent d'empirer chaque jour un peu plus. L'APC n'a pas mis le moindre sou pour nous aider», lança, visiblement exaspéré, Noureddine Lalilèche qui n'évoque pas sans déplaisir le temps passé. «La boule a valu des satisfactions à l'Algérie en 1964. Même notre président actuel a joué à la pétanque. Comme quoi ce sport est prisé par les grands de ce monde», ajouta un quadragénaire qui a… la boule. Il a, à l'entendre, participé à un championnat du monde. La place est, certes, médiocrement éclairée et mérite mieux que le sort qui lui est fait.
L'expérience du Manège du bonheur qui a ouvert ces portes l'année passée semble, à tout point de vue, probante. «L'APC de Bab El Oued a apprécié notre travail. Après un premier contrat de 3 mois qui a expiré le 1er octobre 2004, elle nous a renouvelé pour une année», dira Dahmane Aït Zarrouk, un forain de profession, ancien émigré. «Les gens viennent de toutes les villes et les émigrés de passage font une halte chez nous, nos manèges sont les plus demandés sur la place d'Alger.» Les prix sont abordables pour les familles. 20 da pour les différents manèges au nombre de 6 et 30 da pour le circuit de voitures. Les handicapés ne sont pas oubliés puisqu'ils peuvent jouer gratuitement en se munissant d'un badge que leur donne «la maison». Des boutiques pour barbe à papa et de pop-corn ainsi que des chaises sont installées sur le site qui ne ferme qu'à 1h, pour le plus grand bonheur des enfants et de leurs parents.


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