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Les archivistes n'ont plus la cote (2e partie et fin)
Publié dans El Watan le 29 - 08 - 2005


Dévalorisé, ce métier ?
Victime d'un statut juridique très restreint, méconnu du large public et emballé dans un travail répétitif et fastidieux, absence de perfectionnement, l'archiviste devient aveugle et tourne en rond. Il fait face aujourd'hui à un environnement miné jalousement par les nouvelles technologies de l'information, car il s'agit véritablement d'une double réalité amère. Pour cela, un portrait mérite d'être intenté. «Les archives, c'est mon dernier souci» cette sentence est prononcée par un cadre supérieur à l'adresse d'une nouvelle recrue lors d'un point de sensibilisation, nous raconte notre interlocutrice. Cette option témoigne si bien en est, de la piètre image que se font les Algériens – responsables d'un corps de métier autrefois pourtant sacralisé. Un simple constat : les archivistes n'ont pas la cote. En matière de comparaison : en parallèle aux boutiques de fast-food, salon de thé et pizzeria et autres commerces lucratifs qui bénéficient d'une importance énorme, le secteur des archives demeure sans honte inconsidéré. Sur place, beaucoup de personnes considèrent qu'il est inutile de s'occuper du patrimoine documentaire archivistique. Malheureusement, cet état d'esprit est également confirmé par des professionnels en la matière ayant été contacté lors de notre passage. A travers une investigation empirique, il s'est avéré que le secteur des archives attire beaucoup plus de femmes – 70% du personnel est féminin -, a révélé récemment un mémoire de fin de licence. Il est à noter que 52% des unités documentaires retenues pour l'investigation sont implantées dans l'Algérois. Cela témoigne de la concentration du tissu administratif-industriel dans la capitale. La fuite de la gent masculine de ce métier est justifiée du fait de l'inexistance d'un statut juridique prometteur, de l'inconsidération et autres difficultés d'ordre interne, nous témoignent l'ensemble des archivistes rencontrés. Cependant, alors que sous d'autres cieux, l'archiviste, détenteur de l'information et objet de vénération est un modèle de réussite. Chez nous, il est préférable d'être un trabendiste, plutôt qu'un archiviste !
Nul n'en disconviendra. Pourtant, le corps archiviste constitue à la fois un pilier et une mémoire stratégique du patrimoine documentaire national. En matière de formation, en dépit de l'existance de trois instituts de rang universitaire et des efforts consentis depuis l'indépendance en la matière, beaucoup de choses reste à faire, notamment à l'ère des nouvelles technologies de l'information. Cela dit que l'archiviste est au cœur de ces multiples transformations perpétuelles qui s'opèrent dans le domaine de l'information et son corollaire. La communication. Ce dernier est à la fois menacé et propulsé dans ce nouvel environnement technologique. Sa pérennité est tributaire de la maîtrise de ces nouvelles technologies de l'information, sinon, le temps passe et le corps risque l'immobilisation. Les structures édifiées en la matière dans les textes législatifs n'ont pas vu le jour ou bien sont obsolètes au point où le rendement est maigre. Interrogés, les archivistes à l'unanimité se disent insatisfaits de la formation acquise à l'université.
Le volume horaire réservé aux techniques archivistiques et la qualité pédagogique de l'enseignement sont entièrement remis en cause. «Entre les études théoriques et la réalité sur le terrain, il y a des disparités», avance Nawel, une archiviste nouvellement recrutée. Son collègue Hamid l'interrompe et intervient avec précipitation : «Aucune importance n'est attachée aux archives.» «Le pauvre, il travaille aux archives», entend-on parler dans l'entourage professionnel. Par contrecoup, Baudelaire, dans sa citation éclairée a dit : «Tu m'a donné ta boue ; j'en ai fait de l'or.» Cela paraît semblable pour nos ancêtres quand ils fabriquent des objets et ustensils. Et jusqu'à quand comprendrons-nous l'applicabilité de ce maxime. Dur métier que les archives, autrement dit ce sont les motivations qui poussent ces gens à travailler ou à embrasser une carrière qui exige un don de soi total et une bonne dose de courage par les temps qui courent. Le «chômage», répond sans hésitation un groupe de jeunes, «le destin» avancent d' autres. En conclusion, il est illusoire d'embrasser une carrière d'un métier dont l'environnement est hostile et un avenir incertain.
Les archivistes déplorent cette situation professionnelle désastreuse. Autres temps, autres mœurs, à l'heure de l'Internet et de la noosphère, l'archiviste algérien, contrairement à son homologue d'ailleurs qui s'épanouit davantage et confirme son emplacement sur l'échiquier professionnel, participe lui-même passivement à son enterrement. Peut-on incriminer les responsables face à ce désastre ? Comment expliquer alors la passivité également de ces responsables et leur manque d'entrain ?
Enfin, des archivistes passionnés par leur métier, j'en ai rencontré et qui se débattent dans des problèmes insurmontables également. Aussi, des archivistes qui prennent à cœur leur métier, il en existe. Que chacun mette sa main à la pâte et dressent une oreille d'écoute à notre adresse, disent-ils. Une louable initiative pour la création d'une association spécialisée était dernièrement tentée, mais sans aucun succès minime pour la corporation. L'avenir demeure hypothétique.


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