General Motors, le constructeur automobile américain, est à deux doigts de la capitulation. Il a évoqué jeudi dernier la possibilité d'une liquidation dans le cas où Washington refusait de lui verser les milliards de dollars de rallonge que le groupe réclame, rapportent des agences. Presque « sans le sou », l'ex-numéro un mondial de l'automobile, dont les ventes sont en chute libre, n'a pas fait mystère d'un « doute substantiel » sur sa survie, dans son rapport annuel remis aux autorités boursières. « La récurrence de nos pertes opérationnelles (...) et notre incapacité à générer des liquidités, suffisantes pour faire face à nos obligations et soutenir nos activités, soulève un doute substantiel sur notre capacité à survivre », estime General Motors (GM) dans ce document. GM voyait déjà que sa faillite « n'était pas inattendue », en brandissant la menace d'un dépôt de bilan via la loi sur les faillites dite « chapitre 11 », qui permet de se restructurer à l'abri des créanciers et en admettant la possibilité d'une liquidation pure et simple, dite « chapitre 7 ». « Si nous ne parvenons pas à obtenir un financement approprié par le gouvernement américain ou par d'autres sources (les banques, ndlr) ou si notre plan de viabilité ne débouche pas sur une entreprise capable d'assurer par elle-même sa pérennité sur le long terme », GM pourrait « potentiellement être contraint de demander la protection de la loi américaine des faillites ». Toutefois, le constructeur US continue de rassurer que cela ne perturbait pas la mise en œuvre actuelle de ses « mesures drastiques de restructuration ». Le Trésor américain, de son côté, a évoqué un travail « en permanence » pour trouver la solution « la plus sensée » pour le secteur automobile. Selon la presse, le gouvernement américain étudierait sérieusement l'option du chapitre 11 pour GM en raison de la difficulté à réussir une restructuration avec la crise actuelle du marché automobile. Le groupe automobile en question a déjà, pour rappel, reçu 13,4 milliards de dollars du Trésor en décembre et cumulé 86 milliards de dollars de pertes depuis 2005.