Le secteur boursier mondial subit, de nouveau, les foudres de la crise qui frappe en plein fouet la sphère financière mondiale. Ce week-end était indubitablement en rouge pour la plupart des bourses. Les Bourses asiatiques ont rechuté vendredi, effrayées par la possibilité d'une liquidation du géant automobile américain, General Motors, et déçues par l'absence d'annonce de nouvelles mesures de relance en Chine, mais les marchés européens se stabilisaient après la déroute de la veille. A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a terminé la séance sur un plongeon de 3,50% et s'affichait à son plus bas niveau depuis plus de quatre mois. La séance n'a été guère meilleure sur les autres places asiatiques: la Bourse de Hong Kong a clôturé sur un recul de 2,37% et celle de Shanghai sur une baisse de 1,26%. A l'instar de Wall Street, où l'indice Dow Jones avait plongé la veille de 4,09% pour finir à son plus bas niveau depuis avril 1997, les investisseurs asiatiques ont été effrayés par la possibilité d'une liquidation de General Motors (GM). Cette perspective a été évoquée par le constructeur automobile dans son rapport annuel si le gouvernement américain refuse de lui verser les milliards de dollars de rallonge qu'il réclame et si le robinet du crédit continue de lui être fermé. "De plus, le marché espérait entendre une annonce d'un nouveau plan de relance en Chine lors de l'ouverture de la session annuelle du Parlement, mais rien de clair n'en est ressorti", a commenté Kazuhiro Takahashi, analyste chez Daiwa Securities SMBC à Tokyo. Les investisseurs s'attendent, par ailleurs, à de mauvais chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, les analystes estimant que la première économie mondiale a perdu 650.000 postes en février. En janvier, 598.000 emplois avaient déjà disparu aux Etats-Unis, le chiffre le plus élevé depuis 1974. Quant au taux de chômage, il devrait, selon les analystes, grimper à 7,9% en février contre 7,6% en janvier. "La récession actuelle, qui a commencé par frapper les secteurs financier et immobilier, s'est malheureusement répandue à travers de larges pans de l'économie", a commenté Mike Fitzpatrick économiste chez MF Global. Par ailleurs, la BCE a reconnu la gravité de la récession en zone euro en ramenant son taux directeur au niveau historiquement bas de 1,5%. Elle a également révisé en forte baisse ses prévisions économiques et prévoit désormais un recul de 2,7% du Produit intérieur brut, en moyenne, en 2009 dans la zone euro. A Paris, l'indice vedette le CAC 40 a lâché 3,96% à 2569,63 points. Peugeot a abandonné 7,78% à 13,09 euros, Michelin 9,41% à 23,35 euros et Renault 6,45% à 10,59 euros. Parmi les valeurs bancaires, Dexia a terminé en déroute totale (-21,02% à 1,21 euro). Natixis a perdu 10,85% à 0,84 euro, Société Générale 6,10% à 21,24 euros, BNP Paribas 7,08% à 22,98 euros et Crédit Agricole 5,29% à 6,62 euros. Total (-5,47% à 35,57 euros), première capitalisation du CAC 40, a aussi poussé la cote vers le bas. Les parapétrolières ont suivi: CGG Veritas s'est replié de 4,35% à 8,13 euros et Vallourec de 6,66% à 56,0 euros. A Londres, l'indice Footsie-100 des principales valeurs de la place a perdu 3,18% à 3529,86 points. La tendance a été plombée par Aviva, qui était encore le premier groupe d'assurance britannique par la capitalisation devant Prudential avant cette séance. Il a essuyé une perte nette de 885 millions de livres (992 millions d'euros) en 2008, en normes IFRS, et de 7,71 milliards de livres en normes MCEV (valeur intrinsèque), liée à des dépréciations d'actifs. Ces mauvais résultats ont nourri des craintes que le groupe ne se retrouve forcé tôt ou tard d'augmenter son capital, ce qui a pesé par mimétisme sur les autres valeurs du secteur. Résultat, Aviva a cédé 33,37% à 189,90 pence, Prudential 20% à 221 pence, Friends Provident 13,53% à 60,70 pence et Legal & General 28,88% à 26,60 pence. A Francfort, l'indice Dax des valeurs vedettes a chuté de 5,02% à 3695,49 points. A en croire ces résultats, la sortie de crise n'est pas pour demain. Z. M.