Le nombre de femmes inscrites au registre du commerce à fin 2008 s'élève à 105 839. Cela représente une évolution de 0,6% par rapport à 2007 (105 255 femmes commerçantes). La grande majorité d'entres elles, à savoir 96,7%, exerce à titre individuel. Seules 3500 d'entre elles, soit 3,3%, sont employées comme gérantes de société. Ces statistiques ont été rendues publiques hier par le Centre national du registre du commerce (CNRC). Les femmes demeurent ainsi peu présentes dans le secteur économique et commercial. Elles représentent uniquement 8,7% du total des commerçants inscrits au niveau national (1 213 839). Et par rapport au total des sociétés, elles ne représentent que 3,2%, soit 3500 chefs d'entreprise ou gérantes sur un total de 109 228 entreprises au niveau national. Les femmes les plus impliquées dans l'activité commerciale et économique se trouvent dans la tranche d'âge des 39-48 ans, qui représente 27,30% du total des femmes inscrites sur le fichier national du CNRC. Les femmes gérantes se trouvent essentiellement dans les grandes villes du Nord, principalement à Alger (22,7%), à Oran (10,54%) et à Constantine (9,3%). Des femmes gérantes d'entreprises, il y en a également à Chlef (7,6%), à Annaba (3,8%) et à Blida (3,5%). Mais dans le Sud, en revanche, les femmes sont quasi absentes de ce secteur. Dans la wilaya d'Illizi, qui compte près de 100 000 habitants, on trouve seulement 303 femmes gérantes et 537 à Tindouf ; à Tamanrasset – dont la population dépasse les 200 000 âmes – il y a 822. Il s'agit là de personnes physiques ; les personnes morales se comptent sur les doigts d'une seule main. Dans la capitale de l'Ahhagar, par exemple, il n'y en a que 2, à Illizi 5 et à Tindouf 6. Plus de 51% des inscrites au registre du commerce exercent dans le commerce de détail, 35% dans les services, 9% dans le commerce de gros et 16% dans l'importation. Plus de 27% de ces femmes se consacrent à la production industrielle. Elles activent aussi bien dans la production des matériaux de construction que dans l'agriculture, la sylviculture, l'engraissement industriel du bétail et des volailles, la pêche, le textile et le cuir. Le rapport du CNRC précise cependant que les statistiques ne tiennent pas compte des femmes qui exercent des professions libérales et d'artisanat ou des métiers qui sont plutôt encadrés par d'autres dispositifs réglementaires. Si la présence des femmes dans le secteur économique et commercial a enregistré une légère amélioration, il reste que la femme algérienne est loin d'occuper la place qui lui revient dans le paysage national que ce soit dans les domaines politique, associatif, syndical ou économique. En dépit du fait qu'elle représente près de 50% de la population globale, la femme algérienne demeure marginalisée et peu présente aussi bien dans les domaines politique et économique.