Erigés lors de la période coloniale comme mur de soutènement, avec une esthétique non négligeable, les « S » n'en finissent pas de subir les aléas du temps et surtout la dégradation par l'homme. Il suffit de jeter un coup d'œil sur les « S » du Coudiat pour se rendre compte du gâchis énorme qui affecte cette voie reliant la rue Bouderbala au plateau du Coudiat. En plus des ornières qui jonchent la chaussée, l'on enregistre, depuis quelques mois, l'effondrement du mur qui donne sur les escaliers menant au lycée El Houria, en plus de la destruction systématique des balustrades qui servaient autrefois de reposoirs pour ceux qui voulaient admirer le site du rocher avec l'imposant édifice de l'APC de Constantine. Les autorités ont bien été sensibilisées par des associations, notamment celle des Amis du musée, jalouses du patrimoine communal, mettant en exergue l'effritement des murs de soutènement en pierre de taille. Mais, leur entretien relève apparemment d'une « technologie » hors de portée de nos entreprises. L'enceinte de l'avenue Aouati Mostepha est là pour témoigner de plusieurs années de délabrement après que les talus en contrebas du boulevard de la République a eu raison de sa solidité. Et depuis quatre ans, c'est un bricolage permanent mettant en évidence l'incurie qui règne en maître dans la ville des Ponts. Une situation anachronique où un pan de l'histoire de la ville s'écroule dans l'indifférence totale, surtout au niveau de la plaque commémorative qui nous rappelle le général français Damrémont tué par un boulet de canon tiré des remparts du rocher. Ces deux « S » qui, jadis, étaient un lieu de promenade par excellence sont livrés aujourd'hui à des jeunes désoeuvrés qui ont conquis l'endroit pour en faire des parkings illicites. Triste sort pour un patrimoine qui aurait pu demeurer dans un état convenable, n'était la démission totale de ceux qui sont censés le préserver.