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« La débrouillardise, en Algérie, veut dire vol et ruse »
Nacer Djabi. Sociologue et chercheur au Cread
Publié dans El Watan le 10 - 03 - 2009

Qu'ils soient chômeurs, fonctionnaires ou retraités, de nombreux Algériens semblent condamnés à la débrouille. Ils doivent se battre pour survivre. Quelle analyse faites-vous de cette situation ?
Les salaires des travailleurs algériens ne favorisent pas l'intégration sociale. Les revenus pratiqués en Algérie sont si bas qu'ils ne permettent pas de couvrir les besoins les plus essentiels. Il y a, par ailleurs, une évolution et une diversification des besoins. Ceci est un point positif, mais les salaires ne sont pas adaptés à la nouvelle donne. Il ne faut pas oublier que de nombreux bouleversements ont changé le marché du travail. Celui-ci est devenu diversifié mais précaire. La disponibilité des travailleurs permet de combiner plusieurs activités. Le bas niveau des salaires encourage cela. Les retraités ont peut-être plus de chances dans ce domaine, car ils sont plus sérieux que les jeunes.
Certains jeunes ne comprennent pas que leurs parents aient des scrupules, alors que d'autres réussissent par le biais de moyens peu orthodoxes. La règle, c'est la débrouille. Y a-t-il un effritement du modèle social ? A quel point ce phénomène pourrait être dangereux ?
Les jeunes sont très différents de leurs parents. Les enfants peuvent accuser leur père de ne pas être assez débrouillard et de ne pas avoir réussi à cause de considérations purement morales. De nombreux jeunes digèrent mal les échecs de leurs parents et les accusent de ne pas avoir saisi toutes les opportunités. De là, il peut y avoir des tensions entre le père qui a failli et le fils débrouillard. La définition de la « débrouillardise » en Algérie se confond avec les pratiques peu orthodoxes, comme le vol et autres formes de ruse. Il apparaît que l'Algérie n'a pas mis en place les mesures du succès et du travail. La famille algérienne, dans divers milieux, connaît un certain étiolement des valeurs. Si les parents voient en leurs enfants des signes de succès et d'enrichissement, ils ne leur demanderont pas par quels moyens ils y sont parvenus. L'essentiel est qu'ils puissent sortir leur tête hors de l'eau. Les vieilles valeurs rurales ne sont plus aussi répandues.
Dans un tel contexte, le secteur informel va-t-il se développer davantage ?
En effet, cela encourage l'informel. Même les secteurs privés et publics peuvent participer à l'élargissement du « non officiel ». A travers les bas salaires qu'ils accordent à leurs employés, ils vont amplifier le phénomène. Ma crainte est que la logique du secteur informel et le genre de relations qui y sont établies se généralisent.
Face au chômage, à la malvie et à l'érosion du pouvoir d'achat, les Algériens semblent perdre tout espoir d'une vie meilleure. Y a-t-il, d'après vous, une sortie de crise ?
Il y a évidemment des conditions économiques difficiles en Algérie, surtout pour les jeunes. Les décideurs algériens sont tombés dans le piège du discours qu'ils ont eux-mêmes fait sur les jeunes et leurs problèmes. Comme ils sont tombés dans le piège des contradictions des discours des jeunes. La majorité des jeunes n'évoque que la partie « négociable sociologiquement » de leurs difficultés. Le système est ainsi encouragé à poser ces questions, car il croit que la solution est à portée de main. En contrepartie, on évoque rarement les problèmes personnels qui ont trait aux valeurs, à la qualité de vie et aux autres revendications qualitatives, car elles ne sont pas admises. Ce mutisme n'est pas acceptable sociologiquement d'autant que ces questions tournent autour de la qualité de vie, de la culture et de la religion. Ces sujets peuvent parfois être plus importants que les problèmes quantitatifs, à l'exemple du travail et du logement. Le problème essentiel demeure dans le fait de ne pas savoir écouter les jeunes et de chercher à connaître seulement les problèmes qu'on croit faciles et dont on connaît l'issue à travers l'emploi et le logement. Evidemment, la situation intellectuelle et le monopole des valeurs conservatrices, même chez les jeunes, ne favorisent pas le dialogue. Lorsque un jeune choisit la harga vers l'Espagne, il ne le fait pas uniquement à cause du chômage et de la crise du logement. Il choisit cela parce qu'il croit que de belles blondes l'attendent en Espagne et qu'il pourra vivre sa vie comme il l'entend. Il pense qu'il aura un meilleur avenir, car son salaire lui permettra de faire des économies. Chose qu'il ne pourra jamais faire en Algérie même s'il devait travailler très dur.


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