«La nourriture que l'on nous sert est catastrophique. Allez-y voir vous-même et vous allez vite vous rendre compte que la restauration universitaire est vraiment dans un état piteux.» C'est en ces termes que Samia Saïd, étudiante en 4e année de droit, déplore un constat peu reluisant au sujet de la restauration universitaire. Ses propos sont d'ailleurs partagés par beaucoup d'autres parmi les étudiants que nous avons apostrophés hier et rencontrés notamment à Ben Aknoun et Dély Ibrahim, ces grands centres urbains où il y a une forte communauté estudiantine. Comme Samia qui parle aussi de «nourriture malpropre et de ration déséquilibrée», Abdelmalek Hassani, étudiant en sciences de la mer et résidant à la cité U de Beni Messous, considère, quant à lui, que souvent la nourriture servie à ses compères parmi les étudiants hébergés au niveau de cette résidence sise sur les hauteurs d'Alger est carrément «immangeable». «Il arrive que la nourriture que l'on nous donne manque de cuisson, de même que dans certains cas qui sont bien fréquents, l'on retrouve dans nos plats des mouches et des petites cailloux», fait savoir encore le jeune étudiant Abdelmalek Hassani. Son ami, Mahmoudi Ahmed, qui est étudiant en économie de gestion, abonde également dans le même sens. Il précise tout de même que la quantité de nourriture servie aux étudiantes reste insuffisante pour assouvir à leur faim. Il illustre ses propos en ajoutant que dès que le resto universitaire ouvre ses portes, nombre d'étudiants «font la chaîne deux fois, voire plus pour s'approprier des parts supplémentaires pour se rassasier». Cette situation de faire plusieurs fois la queue pour avoir le ventre plein semble bien connue chez beaucoup d'étudiants des cités U. Parmi ces derniers, beaucoup affirment que ce genre de situation suscite de la désorganisation au moment du service. Ce qui se traduit aussi par des remous et quelquefois des rixes entres étudiants. Fatma Zahouf, étudiante en 2e année de droit, est originaire de Boudouaou. Elle ne réside pas à la cité U, toutefois elle ouvre droit au resto de la cité filles de Ben Aknoun pour le déjeuner. Cependant, notre jeune interlocutrice affirme qu'elle s'est rendue dans cet endroit une fois seulement. Déçue par la prestation fournie aux étudiantes, elle n'y a jamais remis les pieds et préfère se rabattre sur le privé pendant la pause déjeuner. C'est le cas aussi des étudiantes Gharbi Safaân et Boughlane Fatima qui affirment ne pas se rendre du tout au resto universitaire à midi. «Nous n'avons pas affaire à la restauration universitaire. Nous préférons nous rendre chez le privé pour déjeuner», disent-elles à l'unisson. 1,3 million de repas servis par jour Selon Zellagui Djamel, directeur de l'amélioration des conditions de vie de l'étudiant au niveau de l'Office national des œuvres universitaires (Onou), le nombre de repas servis quotidiennement aux étudiants s'élève à 1, 3 million. Il affirme aussi que le nombre de restaurants répartis à travers le territoire national et implantés soit à l'intérieur des cités U ou dans les campus universitaires est de 420. Le même responsable au niveau de l'Onou indique que les équipes qui proposent le menu sont composées d'un personnel formé épaulé par 580 médecins censés veiller au respect des règles d'hygiène. «On enregistre un moyenne d'un médecin pour 700 étudiants alors que les normes de l'OMS parlent d'un médecin pour 1000 étudiants», fait savoir encore notre interlocuteur.