Nous reprenons la suite du « Diesel qui fume... » en essayant de donner quelques remèdes, mais nous vous recommandons de suivre les préconisations des conducteurs pour bénéficier de la garantie et assurer une longivité au moteur de votre véhicule... Paliers de turbo plus étanches : avec l'usure (un turbo tourne parfois à plus de 100 000 tr/mn) et des températures de fonctionnement très élevées atteintes par ces organes, les paliers de turbo sont ovalisés et les joints assurant l'étanchéité sur l'axe du turbo se détériorent, laissant passer de l'huile brûlée par le moteur. Remède : consulter un spécialiste qui, après diagnostic, peut soit démonter et réparer, soit fournir un turbo échange standard bien moins cher qu'un neuf. Segmentation usée, soupapes plus étanches, distribution décalée, joints de queue de soupapes usés. Les segments servent à la fois à assurer l'étanchéité entre pistons et cylindres afin de conserver la compression, donc de la puissance au moteur, mais aussi à empêcher des remontées d'huile dans le haut moteur. En cas d'usure, de l'huile est brûlée avec le carburant dans les chambres de combustion. En cas de soupapes plus étanches (sièges de soupapes abîmés ou calaminés) ou de distribution décalée (mauvaise fermeture des soupapes), le résultat est le même : remontée d'huile et perte de puissance . Tandis que des joints de queue de soupape usés laissent eux aussi passer de l'huile, mais sans perte de puissance à la clé. Remède : pour ce qui est des segments et des soupapes ou des joints de queue de culasse, pas de solution miracle : il faut démonter et remplacer ces pièces, avec à la clé une facture salée. Une solution intermédiaire sur une voiture de faible valeur, pour laquelle ce type de réparation n'est pas économiquement viable, consiste à utiliser une huile plus épaisse (20 W 40 au lieu de la 10W50, par exemple). En ce qui concerne la distribution décalée, un nouveau calage permet de retrouver un fonctionnement normal sans autres frais, l'on n'a pas effectué des milliers de kilomètres ainsi. Fumée noire : elle résulte d'une mauvaise combustion du carburant pour cause de capteurs électroniques défaillants, d'injecteurs grippés, de prise d'air dans le circuit d'alimentation. Capteur de suralimentation bloqué, capteur de température de retour gazole déficient, débitmètre d'air déficient, vanne EGR grippée. Il s'agit généralement d'un souci à l'électronique de contrôle qui fournit alors des informations erronées au moteur, la quantité de gazole injectée n'est pas bonne, il y a un surplus qui est mal brûlé et qui provoque ces fumées. Pour l'EGR, c'est l'encrassement d'un dispositif mécanique censé réguler la réaspiration des gaz d'échappement qui en est la cause. Le résultat est le même avec d'abondantes fumées noires à l'échappement et une nette baisse de puissance et à terme un encrassement général du moteur et du pot d'oxydation. Remède : pour tout ce qui est relatif aux capteurs et dispositifs électroniques, le remplacement pur et simple s'impose, en ce qui concerne les débitmètres d'air, en fonction du kilométrage de la voiture, il faut tenter la prise en charge par le constructeur. Il en est de même pour la vanne EGR, à la simple différence qu'un nettoyage de la vanne est possible après démontage et remplacement du tuyau de recirculation. Filtre à air et échappement bouchés : à force de rouler avec un moteur déréglé du fait de capteurs déficients, le filtre à air et l'échappement souffrent. Le carburant en excès peut à la longue obstruer le pot d'oxydation de l'échappement en le tapissant de suie. Cela crée une surpression dans le circuit qui provoque des remontées au niveau du filtre à air, ce dernier s'encrasse et se bouche à son tour. Remède : il faut procéder au remplacement de ces éléments, car il n'est pas possible de nettoyer le pot d'oxydation. Alors à surveiller... Injecteurs grippés ou encrassés : avec l'accroissement des performances et le durcissement des normes antipollution, les diesels modernes travaillent avec des tolérances de l'ordre du micron au niveau des injecteurs et des séquences d'injection... L'encrassement ou le grippage d'un injecteur provoque un dysfonctionnement du moteur par baisse de puissance et émissions de fumées noires. Remèdes : consulter un spécialiste, le constructeur est vivement recommandé au moindre doute. Utiliser à titre préventif sans excès (tous les 10 000 km) un additif antiencrassement d'une grande marque (consulter les préconisations des constructeurs) . En cas de remplacement des injecteurs s'adresser à un spécialiste de la marque (réseau) et utiliser les pièces d'origine. Forte prise d'air dans le circuit d'alimentation en gazole : elle peut avoir plusieurs origines, comme une durite desserrée dans le circuit haute pression ou un joint défaillant sur la pompe injection ... Remède : vérification, resserrement ou changement de la durite déficiente. Vérification ou changement de joints sur la pompe... à effectuer chez un spécialiste ou à défaut au sein du réseau de la marque du véhicule, mais ce dernier va privilégier le remplacement pur et simple de la pièce plutôt que la réparation ou le changement du joint donc une facture plus corsée à l'arrivée. Un suivi régulier et préventif nous évitera bien des problèmes , en nous faisant gagner du temps et de l'argent.