Le texte relatif aux conditions d'octroi des concessions de terres agricoles publiques sera bientôt promulgué, a indiqué hier le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, lors de la réunion avec les cadres du secteur pour expliquer les dernières mesures annoncées par le président de la République à Biskra. Les déboires des agriculteurs qui travaillent les terres organisées en exploitations agricoles collectives ou individuelles (EAC et EAI), devraient donc connaître prochainement leur épilogue. L'attente de ces exploitants n'a que trop duré. Ayant bénéficié d'un droit de jouissance perpétuel en vertu de la loi 87-19, ils font face à d'énormes contraintes nées de l'ambiguïté qui entourait le statut des terres mises à leur disposition par l'Etat. Ils ne pouvaient, entre autres, prétendre à un crédit bancaire. On dénombrait souvent des conflits entre les membres des EAC, mais certains d'entre eux ont vendu leur part alors que ce type d'opération est interdit. Certes, ces terres ne représentent qu'environ 35% de la surface agricole utile, mais tous les observateurs s'accordent à dire qu'elles sont les meilleures. Les pouvoirs publics ont statué en faveur de la concession comme mode de gestion de ces terres. Ils ont légiféré sur ce choix à travers la loi d'orientation agricole. Reste l'application de cette nouvelle réglementation. Il convient de signaler que les terres agricoles du domaine privé de l'Etat occupent une superficie de l'ordre de 2,8 millions d'hectares, soit 35% de la surface agricole utile. Plus de 2,5 millions d'hectares ont été attribués à plus de 210 000 producteurs organisés en 96 629 exploitations agricoles, dont 30 519 EAC (1 841 000 ha) et 66 110 EAI (674 000 ha). La superficie restante, environ 300 000 ha, appartient aux instituts agricoles et de recherche.