Respectivement directeur du journal la Voix de l'Oranie et auteurs d'articles diffamatoires à l'encontre de Belaïd Abrika, MM. Abdou Ghalem, Khaled Ouadah et B. Soufi ont demandé des excuses devant l'intéressé lors du procès qui s'est déroulé hier à Es Sedikia et qui a opposé le journal à l'un des principaux animateurs du mouvement citoyen de Kabylie, soutenu pour la circonstance par une délégation qui a effectué le déplacement dont la propre famille de ce dernier, un ancien moudjahid et le père de Massinissa Guermah. Les articles en question, édités en avril 2004, durant la campagne électorale, ont accusé M. Abrika de fils de harki ayant une double nationalité mais aussi d'avoir été payé depuis des années pour déstabiliser le pays. Dans l'après-midi, à l'issue des délibérations, le tribunal a prononcé des peines de trois mois de prison avec sursis ainsi que 100 000 DA d'amende. Le jugement spécifie également la publication dans les deux langues, français et arabe (Sawt El Gharb étant la version en langue arabe du quotidien), des mêmes excuses formulées au tribunal. Le représentant du ministère public avait requis 3 mois ferme. Le plaignant avait demandé 1 million de dinars de dommages et intérêts mais à verser au profit d'une œuvre de bienfaisance. « Il est bien spécifié dans la plainte que les dommages et intérêts iront intégralement au bénéfice d'associations caritatives de la région d'Oran dont les enfants cancéreux et la pouponnière », précise l'avocat de Abrika. Si ce dernier a été obligé d'apporter la preuve de la nullité de ce dont le journal l'accusait, en démontrant notamment l'attachement de sa famille à la patrie, la partie adverse a été dans l'incapacité de produire les documents supposés incriminer le représentant des archs. « Je trouve particulièrement grave qu'un journaliste avoue (ou prétende) devant le juge avoir reçu des documents d'une structure officielle », s'indigne l'avocat du plaignant qui est par ailleurs vice-président de la commission Issaâd, chargée par le président de la République d'enquêter sur les événements de Kabylie. Néanmoins, confie-t-il, « la condamnation d'un journaliste fait toujours mal, mais il faut prendre conscience maintenant de la nécessité de mettre sur pied un code d'éthique ». Cette affaire a été en outre mise sur le compte des dérapages qui ont caractérisé la dernière campagne présidentielle.