Les 180 travailleurs de la Ceramic Home solutions (CHS) de Mila, filiale de la Sofal SA Portugal, basée à Leira, une entreprise de droit algérien « ressuscitée » à la faveur de sa reprise depuis avril 2007 par le portugais Manuel Cruz, ne savent plus à quel saint se vouer. Après épuisement de toutes les voies de recours possibles, et en désespoir de cause, le collectif des travailleurs s'en remet, par le biais de ses représentants syndicaux, à l'autorité du chef du gouvernement auquel un dossier volumineux concernant cette affaire aurait été remis, dans l'espoir de voir se profiler une issue à ce terrible bras de fer et recouvrer les arriérés de 12 mois de salaires non perçus. Les travailleurs redoutent au plus haut point une liquidation « à la dérobée », voire que des « forces occultes » viennent mettre la clé sous le paillasson sans que ceux-ci ne recouvrent, au moins, le cumul de leurs salaires impayés. Une perspective-catastrophe qui se profile pourtant de plus en plus, selon les récriminations des délégués des travailleurs. « Les raisons étayant la faillite annoncée sont d'une évidence saisissante », affirment-ils. « L'incapacité totale et/ou partielle de l'acquéreur d'honorer ses engagements contractuels, comme l'investissement de 1,5 million d'Euros pour la création de ladite société de droit algérien, en l'occurrence la CHS, des 100 millions de dinars consacrés initialement à la rénovation de l'équipement de l'usine et, enfin, le non-paiement depuis 2 ans des redevances domaniales dues à la location du terrain d'une superficie de 10,767 ha, est l'un des signes précurseurs quant à la banqueroute financière de l'entreprise », martèlent nos interlocuteurs. « Le hic dans cette sulfureuse affaire de la CHS de Mila, ajoutent les représentants des travailleurs, tient au fait que la traite impayée de 51,3 millions de dinars, retournée par la banque BADR en date du 12/09/2007, n'ait pas entraîné des mesures coercitives de la part de la partie cédante, à savoir la SGP Est-Sud-Est (Annaba), qui s'est juste contentée d'établir avec l'acquéreur un échéancier de paiement ». Parmi les appréhensions qui taraudent, au plus haut point, les 180 salariés, martèle-t-on, la reprise de la CHS par des pseudo-investisseurs qui chercheraient à en changer la vocation, et partant, indemniser au rabais les ouvriers, dès lors que l'entreprise-mère, la Sofal SA (Leira), censée disposer d'un capital social de l'ordre de 1,375 million d'Euros, aurait déclaré faillite.