Le chiffre de six cents cadavres de harraga algériens incinérés en Espagne donné par la presse, relève, pour Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille, de la Communauté nationale à l'étranger, du « fantasme ». Le ministre qui répondait à une question d'un journaliste, en marge d'une courte visite de travail hier à Béjaïa, s'est montré incommodé par les statistiques rendues publiques sur le phénomène des harraga. Pour rappel, c'est lors d'une conférence de presse que le représentant de la Commission nationale pour la sauvegarde de la jeunesse algérienne en Espagne, Mustapha Bendaham, a alerté sur l'existence de six cents cadavres d'Algériens dans les morgues espagnoles qui risquaient d'être incinérés si les autorités algériennes n'intervenaient pas pour les rapatrier. « Il faut dire aux journalistes que quand ils entendent quelque chose, qu'ils viennent me voir en tant que responsable de ce secteur. Au niveau de notre ministère, nous leur donnerons des chiffres que nous n'inventons pas mais que nous donnent les autorités des pays concernés », a précisé M. Ould Abbès. A propos de chiffres, il parle de seulement six cadavres d'Algériens dans les morgues espagnoles. Selon lui, il n'y a pas incinération de cadavres, mais reconnaissance de l'identité par l'ADN qui se pratique au niveau du centre de rétention Phénix, à Grenade, en Espagne. Selon le ministre, neuf corps de nationalités différentes ont été repêchés depuis septembre 2008 à janvier 2009. Avant cela, durant le reste de l'année 2008, il y a eu cinquante-trois cadavres. « Trois cadavres d'Algériens ont été rapatriés et enterrés ici. Ils ont été identifiés par leurs familles respectives qui se sont déplacées en Espagne. Pour les trois restants, d'autres familles vont aller à Grenade et donner leur ADN pour l'identification et nous les prendrons en charge », a informé M. Ould Abbas qui donne un autre chiffre : 1600 ressortissants clandestins étrangers sont en rétention dans un centre au sud de l'Italie, à Lampedusa. « C'est le chiffre qui m'a été donné par l'ambassadeur d'Italie dans mon bureau. Sur les 1600 ressortissants, 1200 sont des Tunisiens et il y a 11 Algériens », a-t-il déclaré en précisant que l'opération est menée en relation avec le ministère des Affaires étrangères.