Acculé par les polémiques et autres allégations, Djamel Ould-Abbès joue la carte de la transparence allant jusqu'à réunir la presse un vendredi matin. Des rumeurs, selon lesquelles six cents corps d'émigrés clandestins en provenance du continent africain allaient être incinérés, ont été démenties hier par Djamel Ould-Abbès. En effet, ce dernier a récemment organisé une réunion avec les ambassadeurs italien et espagnol en Algérie afin de discuter des modalités de rapatriement des corps repêchés sur les côtes des deux pays européens. Cette rencontre a, selon lui, abouti à un accord. “Les corps non identifiés ne sont pas incinérés, mais enterrés en bonne et due forme. Les autorités espagnoles et italiennes procèdent même à des prélèvements ADN soigneusement gardés dans un centre spécialisé dans la ville de Grenade”, explique le ministre. Toujours selon lui, ceci va permettre l'identification des corps en comparant les ADN archivés avec les prélèvements que les familles ayant signalé la disparition d'un proche auront procurés aux autorités compétentes. Djamel Ould-Abbès a, de plus, ajouté qu'une fois les corps identifiés, leurs restes seront déterrés et rapatriés auprès de leurs familles afin que celles-ci puissent faire leur deuil. “J'ai reçu un courrier officiel d'Espagne dans lequel on m'informe que six corps ont été enterrés et que leurs ADN respectifs seront comparés à deux autres prélèvements transmis par deux familles algériennes. Nous sommes en attente des résultats”, a-t-il dit. L'annonce a été faite en marge d'une conférence de presse tenue hier matin par Djamel Ould-Abbès au siège du ministère de la solidarité nationale, de la famille et de la communauté nationale à l'étranger et dont l'ordre du jour était “la situation à Gaza et l'aide humanitaire algérienne”. À ce sujet, le premier responsable du secteur, accompagné de M. Rabhi, président du Croissant-Rouge algérien (CRA), a tenu à dresser un état des lieux des opérations de solidarité, menées en faveur des palestiniens depuis le début de l'agression israélienne jusqu'à aujourd'hui. Djamel Ould-Abbès a insisté sur le fait que “l'Etat algérien est à l'origine de cette action humanitaire. Le président de la République a expressément instruit les membres du gouvernement pour mener à bien ces opérations, notamment le pont aérien qui a été mis en place pour acheminer jusqu'à Gaza les médicaments, la nourriture, les équipes médicales et équipements de santé, mais aussi les équipes de soutien psychologique”. Le ministre précise, par ailleurs, que les deux cents millions de dollars américains, débloqués par le président de la République, ne seront pas forcément transférés en monnaie, mais plutôt en nature, sous forme d'aide à la reconstruction. Toujours selon lui, un bilan provisoire établi par l'Unicef évoque 17 000 familles à la rue. Quant à la polémique lancée autour d'une mauvaise prise en charge des algériens résidents à Gaza et qui ont souhaité se réfugier en Algérie, le ministre tient à “rétablir certaines vérités”. Selon Djamel Ould-Abbès, “les équipes du CRA étaient en contact permanent avec ces femmes et enfants d'origine algérienne résidant à Gaza avant même l'annonce du cessez-le-feu. Toutes ces familles ont été accueillies en Egypte puis transportées jusqu'en Algérie où, là encore, les familles d'accueil avaient été contactées et aidées afin de les recevoir dans les meilleures conditions”. En outre, il explique que “l'objectif de l'Algérie n'est pas de vider le territoire de Gaza de sa population, mais plutôt de les aider sur le terrain”. D'autres polémiques ont vu le jour après les premiers envois de l'aide humanitaire algérienne. En effet, des députés MSP ont affirmé que l'aide alimentaire algérienne n'est pas parvenue à Gaza et qu'elle serait en train de moisir dans la région du Arich. Ces allégations ont été entièrement démenties par le ministre, mais aussi par le président du CRA. Amina Hadjiat