Le gouvernement de Londres estime que les personnes en question, une dizaine, constituent «une menace sérieuse pour la sécurité nationale» et, par conséquent, tient à ce qu'elles soient expulsées le plus tôt possible. Cependant, avant que les Algériens ne soient expulsés, les organisations de défense des droits de l'homme veulent des garanties du Foreign Office (ministère des Affaires étrangères), notamment la signature d'un mémorandum d'entente avec le gouvernement algérien «qui interdirait tout mauvais traitement des personnes expulsées vers l'Algérie». Les personnes incriminées sont actuellement détenues dans un certain nombre de prisons sans qu'elles aient fait l'objet d'aucune accusation. Les autorités britanniques ont donc préféré les expulser. Des mémorandums d'entente ont été signés avec la Jordanie, la Libye et le Liban. La tentative de signature d'un mémorandum similaire avec l'Algérie n'a pas abouti jusqu'à présent. «Un sixième round de discussions urgentes entre Londres et le gouvernement algérien devrait commencer incessamment», croit savoir The Observer. Ce dernier note que le voyage effectué mercredi et jeudi derniers à Alger par le patron du Foreign Office, Jack Straw, «est une indication claire que le sujet revêt une importance particulière». A titre de rappel, la Special Immigration Appeals Committee, l'organe chargé d'examiner les preuves contre les personnes détenues dans le cadre de la législation antiterroriste, aura son mot à dire dans le cas éventuel où la décision de les libérer serait prise. Un porte-parole du Foreign Office, cité par The Observer, a déclaré que l'importance de la signature de mémorandums d'entente a été mise en exergue en décembre dernier par le Premier ministre Tony Blair. «Le gouvernement a la responsabilité devant le peuple britannique de prendre des actions afin de réduire la menace terroriste en Grande-Bretagne», a indiqué le porte-parole. «Dans ce cadre, nous estimons que la coopération internationale est nécessaire pour faire face et défaire le terrorisme», a-t-il ajouté. Contacté par The Observer, un porte-parole de l'ambassade d'Algérie à Londres, Rabah Toubal, a déclaré qu'un compromis était encore possible, mais qu'il restait à savoir si celui-ci serait acceptable pour les organisations de défense des droits de l'homme. «D'autres discussions vont suivre», a fait savoir Rabah Toubal, avant d'ajouter : «Nous ne comprenons pas pourquoi nos collègues britanniques demandent plus de garanties.»