L'extradition des terroristes algériens détenus en Grande-Bretagne, serait au menu des discussions. C'est sur fond de scandale des soldats britanniques en Irak, que le ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw effectue, aujourd'hui, une visite furtive en Algérie. Après une brève escale à Rabat et à Lagos, le chef de la diplomatie de Sa Majesté aura des discussions avec les autorités algériennes, dont le thème prédominant reste le volet sécuritaire. L'extradition des islamistes algériens, la lutte antiterroriste, la coopération économique et le règlement des conflits régionaux, aussi bien dans la région qu'a travers le monde seraient au menu des discussions. L'extradition des terroristes algériens détenus en Grande-Bretagne, fait l'objet actuellement de longues discussions entre les autorités des deux pays. «Nous sommes en train de finaliser quatre conventions avec le gouvernement algérien», nous a exclusivement annoncé, hier, l'ambassadeur du Royaume-Uni en Algérie, M.Andrew Tesorière, en marge d'un network qui a regroupé les opérateurs britanniques et leurs homologues algériens. Un dossier évoqué, lors de sa dernière visite en Algérie, par la ministre déléguée britannique au Foreign Office et vice-présidente de la Chambre des lords, Mme Elisabeth Simons, en visite récemment à Alger, qui a revu cette affaire avec les responsables algériens. Par ailleurs, au lendemain des attentats de Londres, la ministre adjointe au ministère de l'Intérieur britannique a indiqué qu'à l'instar des protocoles de signature d'accords de coopération en matière de renseignements de lutte antiterroriste qui existent déjà, comme par exemple avec la Jordanie, «le gouvernement britannique entend continuer à signer d'autres accords bilatéraux avec des pays comme l'Algérie et le Liban afin d'expulser le plus vite possible tout individu posant une menace pour l'ordre et la sécurité de notre pays». Sur le plan économique le Royaume-Uni clame son entière disposition à accompagner l'Algérie dans les réformes de mise à niveau et de modernisation engagées dans les secteurs financier et bancaire. David Brewer, Lord-maire de la City a indiqué qu'à partir de ses «appréciations positives» sur les réformes en Algérie, il ne manquera pas de faire part aux hommes d'affaires de la City des «immenses opportunités» d'investissement qui existent dans le secteur financier algérien. En somme, la visite de Straw intervient au lendemain de la visite effectuée, dimanche dans notre pays, par le secrétaire d'Etat américain à la Défense Donald Rumsfeld. Hasard du calendrier ou timing calculé? Une chose est sûre que Londres et Washington qui mènent une guerre sans merci contre Al Qaîda, ont besoin d'un appui de la part des pays du Maghreb, une coalition géostratégique dans la région. D'autant plus que l'invitation au chef de l'Etat à se rendre dans la capitale britannique, se veut, par ailleurs, un geste de gratitude envers notre pays, qui, tout en s'engageant dans la voie de la réconciliation nationale, s'engage résolument dans le processus international de lutte antiterroriste né au lendemain des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis.