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Un Socrate enturbanné
Publié dans El Watan le 19 - 03 - 2009

Le voilà donc, ou plutôt le revoilà, ce fameux Socrate (5e siècle av. J-C), qui fit de la réflexion philosophique un savoir à part entière, il y a de cela plus de vingt cinq siècles ! Mais, contre toute attente, il nous apparaît enturbanné, sans doute malgré lui, à la manière des philosophes et des savants de la grande civilisation musulmane. C'est que les miniaturistes persans du douzième siècle n'avaient pu, ou n'avaient pas eu, peut-être, le droit de le voir autrement que la tête recouverte de cette pièce de tissu qui, plus qu'un simple usage vestimentaire, conférait à son homme un certain panache où se mêlaient la contenance et l'appartenance. Dans une autre miniature, on découvre aussi le grand Aristote (384-322 av. J-C), debout face à ses élèves, vêtu d'une longue robe avec une calotte traditionnelle, mais du Moyen-Âge européen cette fois-ci. Pourtant, les traits de Socrate, cet émérite accoucheur d'idées, étaient bien connus à travers qui le représentaient depuis le Ve siècle avant J-C.
S'agirait-il donc d'une interprétation typiquement persane de ce grand philosophe ? Dans les écrits arabes classiques sur la philosophie de la Grèce antique, Socrate était le sage qui se rapprochait de quelques prophètes, et tout particulièrement, de Luqman, très apprécié à travers l'histoire pour sa grande sagesse. Dans ces mêmes écrits, Aristote, tout au contraire, demeurait le penseur par excellence, celui qui a donné à la raison son rôle majeur dans toute l'histoire intellectuelle de l'humanité. L'œuvre d'Al-Fârâbî (872-950) en Orient comme celle d'Ibn Rochd (1126-1198) en Occident musulman sont là pour le prouver. Pourtant, les miniaturistes musulmans ayant abordé plutôt tardivement l'aspect figuratif de l'activité humaine disposaient d'une très bonne connaissance de ce qui se faisait ailleurs, d'où, parfois, le côté anachronique de leur travail artistique.
Sur ces représentations, et dans certaines capitales musulmanes où divers aspects de la philosophie grecque n'étaient pas en odeur de sainteté, Socrate ne pouvait donc être le Socrate de la pensée gréco-latine. Ni volume, ni relief, encore moins de profondeur, alors que la science géométrique euclidienne était bien connue de Chiraz, en Perse, jusqu'à Cordoue, en Andalousie. En effet, cette grammaire des arts plastiques, selon le poète Guillaume Apollinaire, devait inévitablement faire partie de l'attirail scientifique de tout homme instruit de l'époque, sauf que ceux qui régentaient l'activité de l'esprit avaient dressé des garde-fous devant les plus hardis et les plus téméraires d'entre tous les miniaturistes. Il en est résulté un ratage terrible de ce qui concernait toute représentation imagée, ratage dont on observe encore les retombées dans le monde arabo-musulman.
L'on pourrait dire, aujourd'hui, que c'est par chance qu'Ibn Rochd a pu remettre au goût du jour la philosophie d'Aristote pour qu'elle soit reprise par les hommes de la Renaissance européenne. Et c'est par chance aussi que les miniaturistes persans et turcs ont pu, tour à tour, illustrer certaines œuvres littéraires de la grande époque. Leur mérite essentiel, tel qu'il apparaît avec le recul des siècles, fut d'avoir su croquer quelques figures humaines au grand dam des jurisconsultes liés aux pouvoirs d'alors. Une situation on ne peut plus anachronique — et pour cela paradoxale—, lorsqu'on sait que la plus grande anthologie des savoirs anthropomorphiques qui existait dans les temps anciens appartenait justement à la littérature arabe classique ! On n'aura pas fini de démêler l'écheveau d'une telle situation, d'autant que l'interdit ne sanctionne pas l'objet, mais, la manière de l'aborder.


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