Conviction Les philosophes grecs croyaient en la magie et, mieux encore, la plupart la pratiquaient, à l?instar des mages de l?Orient. On croyait que Socrate avait un démon familier qui lui rapportait l?avenir, ce qui permettait au philosophe de faire de la divination et de tenir informés ses amis et disciples de ce qui pouvait leur arriver. Plusieurs auteurs ont évoqué ce démon ; selon Plutarque, on lui posait des questions sur une conduite à suivre ou on lui proposait un pronostic : il répondait par l?intermédiaire de Socrate qui éternuait, en se dirigeant vers le côté droit si la réponse était «oui», vers le côté gauche si c?était «non». Au premier siècle de l?ère chrétienne, l?écrivain africain Apulée affirmait que le démon de Socrate était un vrai démon que les gens pouvaient voir assis aux côtés du philosophe. Mais cette opinion a été rejetée catégoriquement par un autre auteur, Maxime de Tyr, qui pensait, lui, que ce démon n?était que la représentation de la force mentale de Socrate. La controverse a pratiquement duré jusqu?au XVIIIe siècle, du moins jusqu?à ce que l?écrivain anglais arrive à la conclusion, après l?étude des arguments des uns et des autres, que «le démon de Socrate» n?était qu?une façon de nommer les dons prémonitoires du philosophe. Aujourd?hui, on dirait que Socrate était un sujet parapsychologique doué ! D?autres penseurs grecs recoururent à la magie pour répondre aux préoccupations de leurs compatriotes. C?est ainsi qu?un homme, ayant consulté Démocrite ? contemporain de Socrate, fondateur de l?atomisme ? sur la façon de traiter une piqûre de scorpion, le savant lui a répondu : «Monte sur un âne et répète-lui à plusieurs reprises à l?oreille : ??J?ai été piqué par un scorpion.?? Le mal passera aussitôt à l?animal !»