Quel est le principe de base de l'urban classicism. S'agit-il d'une world dance ? Il s'agit d'un mélange de danse contemporaine et de danse de rue, du popping et du hip-hop. Le popping est une danse qui associe le hip-hop et qui se base sur le principe de la contraction rythmée des muscles. Cela donne un corps animé. Sur scène, nous avons la possibilité de faire d'autres mouvements et d'introduire d'autres styles. Il y a une certaine architecture chorégraphique. Le hip-hop, qui existe depuis au moins 30 ans, continue d'évoluer. Bien que son évolution se fait sur scène, la rue demeure son origine. C'est un passage de tout ce qui est folklorique et traditionnel de la danse à une autre forme d'expression. Cette danse est née dans la rue mais elle porte un message pour le partage. Le hiphop est un langage universel. Même si on ne parle pas la même langue, on peut à travers cet art transmettre nos idées. Nous communiquons par le mouvement et par la musique. Peut-on parler d'une danse rebelle, anticonformiste ? Il ne s'agit plus d'une forme nouvelle puisque le hip-hop a commencé dans les années 1980. Ses règles sont aujourd'hui bien définies et il devient de plus en plus connu. Nous participons à renforcer cette culture et à l'enrichir à travers le contact avec d'autres genres. Peut-on danser l'urban classicism dans les clubs ? Oui et non. Pour le faire, il faut être bien entraîné, notamment au break-dance, au popping, à l'harmonie avec les rythmes. Le hiphop n'est plus une danse destinée aux jeunes. Elle s'adresse à tous les âges. Les jeunes doivent apprendre correctement le hip-hop et le pratiquer d'une manière professionnelle. Cela ne doit pas être considéré comme un simple passe-temps. Dans vos spectacles, il y a un recours aux arts visuels. Ce choix souligne-t-il la nécessité d'intensifier l'expression chorégraphique ? C'est une liberté de choix. Avec les films, nous avons plus de contrôle sur le résultat de ce que nous voulons dire. Billy Biznizz (DJ et compositeur de musique, ndlr) et moi travaillons sur l'idée du spectacle ; nous y mettons les musiques qui conviennent le mieux aux mouvements chorégraphiques. Les courts métrages et les danses font que la forme d'expression est différente. Nous voulons toucher plus de personnes avec des moyens différents. Avec les caméras, il est possible de capter des moments et de les immortaliser. La ville, les terrasses des bâtiments, les ponts constituent souvent des décors pour vos spectacles... C'est pour souligner le caractère urbain de notre art. Et parce que je vis à Londres, c'est là où je m'inspire et où je développe ma musique et mes danses. La scène est pour moi un espace trop limité.