Comme vous le savez, les élections qui se tiendront le 9 avril 2009, opposeront six candidats à la magistrature suprême algérienne, dont le président sortant Abdelaziz Bouteflika. Nous avons pris note du fait que certains partis de l'opposition ont décidé de boycotter ces élections, jugeant que les conditions souhaitées n'étaient pas réunies. Ils demandaient notamment la présence d'observateurs électoraux. L'Algérie n'a pas sollicité de l'Union européenne l'envoi d'observateurs. La Ligue arabe, l'UA et l'OCI disposeront pour leur part d'observateurs sur le terrain durant le scrutin. Nous sommes naturellement attachés à la consolidation de la démocratie en Algérie et au bon déroulement des élections à venir. La France entend continuer à construire avec l'Algérie le partenariat d'exception qui caractérise ses relations avec ce pays », a déclaré, jeudi le porte-parole du Quai d'Orsay, Eric Chevallier, en réponse à un journaliste qui lui demandait par le biais du point de presse électronique s'il pensait que les conditions d'une élection présidentielle libre et démocratique en Algérie étaient réunies. La réponse est on ne peut plus prudente et retenue. Bien que le porte-parole souligne au passage l'absence de candidats de l'opposition, il n'ajoute aucun commentaire aux raisons invoquées par ces partis de leur boycott. Là M. Chevallier relève toutefois que l'Algérie n'a pas fait appel à l'Union européenne pour l'envoi d'observateurs, mais « nous croyons savoir que la raison en est que l'Algérie a fait le choix de faire appel à des institutions internationales dont elle est membre ». Le porte-parole du Quai d'Orsay souligne toutefois « l'attachement » de la France à la « consolidation de la démocratie » en Algérie et au « bon déroulement » du scrutin, ainsi que sa volonté de continuer à construire avec notre pays un « partenariat d'exception ». Ainsi, l'Etat français prend acte de l'organisation de l'élection présidentielle du 9 avril, et sachant que le président Bouteflika sera réélu, prend le parti de s'inscrire dans la continuité et de ménager ses intérêts dans notre pays, voire ouvre le champ à la perspective de ce partenariat d'« exception » ou « spécifique » – eu égard à l'histoire commune et à la nature et à la densité des liens humains entre les deux pays –, dont aussi bien Paris qu'Alger parlent tant depuis quelques années mais qui reste encore à l'état de projet. Sur les fondamentaux de ce partenariat, c'est-à-dire la dimension humaine, les deux pays ne semblent pas loin de partager la même vision. Cette question pourrait être à l'ordre du jour de contacts bilatéraux à un niveau significatif à l'entame de la prochaine législature algérienne.