L'avenir nous donnera raison et l'Algérie saura reconnaître ses forces vives », a déclaré Louisa Hanoune hier, lors d'un meeting animé à Bouira, en évoquant la situation économique du pays qui, selon elle, obéit aux injonctions du néo-libéralisme débridé et aux impératifs de la mondialisation rampante. Devant un public acquis à ses thèses, la responsable du PT n'a pas manqué de plaider pour une participation massive à la présidentielle d'avril 2009, arguant du fait qu'« il est temps de matérialiser la rupture avec le système et de sacraliser le multipartisme ». Commentant la décision du président de la République, ayant trait à l'effacement des dettes des agriculteurs que d'aucuns qualifient de populiste, l'oratrice s'est dite « acquise à cette idée » pour peu qu'elle n'efface pas les dettes de la mafia et des spéculateurs du secteur agricole ayant spolié des terres et pillé les différents fonds institués par l'Etat à l'effet d'accompagner le petit fellah. Revenant sur la question sécuritaire, Mme Hanoune a affirmé que « l'argument sécuritaire que fait valoir le système ne doit plus être un prétexte pour remettre en cause les acquis démocratiques arrachés de haute lutte encore moins permettre le musellement de la presse indépendante ». Par ailleurs, l'oratrice a décoché des flèches à l'endroit des députés qu'elle accuse tout bonnement d'avoir « failli à leur mission de représentants du peuple » , réduits par le pouvoir au rôle de simples fonctionnaires goulûment rétribués pendant que le petit ouvrier, poursuit-elle, se morfond dans l'indigence et la misère. La candidate a promis qu'une fois élue, elle ferait tout pour préserver l'unité nationale, et ce, préconise-t-elle, par l'officialisation de tamazight en tant que deuxième langue nationale. Par ailleurs, lors d'un meeting animé également hier à la salle omnisports de Dellys, dans la wilaya de Boumerdès, la porte-parole du PT a déclaré que son parti n'est pas responsable de la situation malheureuse que vit le pays et que le PT n'a fait que mener une lutte infatigable pour la dignité nationale. Critiquant la politique de bradage des entreprises publiques au profit des privés, Mme Hanoune a estimé que la réouverture des entreprises fermées est une nécessité, « sinon les travailleurs se rabattront sur les emplois précaires. Notre pays a les moyens de créer des milliers de postes d'emploi permanents. Cela, bien sûr en récupérant les 140 milliards de dollars déposés dans des banques étrangères », a dit l'oratrice. « Le PT veut être à l'origine d'une rupture politique radicale avec les pratiques actuellement en cours dans le pays », a ajouté la secrétaire génarale du PT. Abordant le phénomène des harraga, Mme Hanoune a dit : « Si les jeunes pouvaient accéder à des postes d'emploi dignes, ils ne risqueraient jamais leur vie en mer. » La candidate à la présidentielle a appelé aussi l'assistance à voter massivement le 9 avril.