Une délégation de travailleurs(es) sans-papiers algériens(nes), avec Droits devant !, le Comité des sans-logis (CDSL), la Coordination 93 des sans-papiers et Mgr Jacques Gaillot, a été reçue vendredi à la préfecture de police de Paris par MM. Julliard, sous-directeur du service étrangers et Burges, chef du 9e bureau. Cette rencontre avait pour objectif d'interpeller la préfecture sur la discrimination que subissent les sans-papiers algériens, exclus de facto du cadre de la régularisation par le travail, sous le prétexte d'accord bilatéral franco-algérien ratifié en 1968, modifié en 1995 et 2001, précise le collectif de soutien aux sans papiers algériens dans un communiqué qui nous a été transmis. Cet article, « qui accorde au demeurant quelques avantages aux ressortissants algériens (regroupement familial, délivrance de la carte de 10 ans…), se retourne néanmoins de plein fouet contre les travailleurs sans-papiers algériens par une lecture arbitraire et discriminatoire que fait le gouvernement français de l'article 7 b de l'accord en question », estime le collectif de défense des travailleurs sans-papiers algériens. « Sous le prétexte que cet article ne ‘‘permettrait'' pas à la préfecture de limiter l'exercice de l'activité professionnelle à un métier déterminé et à une région précise (circulaire du 7.01.08) pour les sans-papiers algériens, ce sont des dizaines de milliers d'entre eux, vivant et travaillant en France depuis des années, qui se trouvent exclus de la régularisation », ajoute le collectif. Il rappelle que « cette discrimination, codamnée par la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) dans son délibéré du 15 septembre 2008, est d'autant plus inacceptable au regard de l'histoire que nombre des pères et grands-pères de ces sans-papiers sont morts sous les drapeaux français et ont donné, à vil prix, leurs bras et leur sueur pour reconstruire la France de l'après-guerre ». La démarche effectuée auprès de la préfecture de police de Paris intervient après celles entreprises auprès de l'ambassade d'Algérie en France, du consulat général et du Centre culturel d'Algérie à Paris, et après plusieurs manifestations de rue, d'autres manifestations suivront, notamment avant les élections présidentielles du 9 avril en Algérie. Le collectif demande que « le gouvernement français cesse la discrimination envers les travailleurs (es) sans-papiers algériens et les régularise au même titre que les autres » ; que « le gouvernement algérien, qui en a les moyens économique et politique, fasse pression sur le gouvernement français pour qu'il régularise ses milliers de compatriotes vivant et travaillant en France depuis des années ».