Comment est-ce possible ? Une ville aux rues si larges et propres, qui pour sa stricte observance des règles de l'hygiène se classait, il n'y a pas si longtemps comme la ville la plus propre de la wilaya de Bouira, en est-elle arrivée à cette situation alarmante au plan environnemental ? Nous parlons de Aïn Bessem, une de nos villes les plus jolies et les plus coquettes, qui allie style colonial et style moderne dans son aspect architectural. La situation à laquelle nous faisons allusion est celle qui prévaut au niveau du marché couvert. Le risque de contamination par les germes les plus courants ne viendrait pas seulement des matières organiques, pendant leur lente décomposition, et où prolifèrent mouches et moustiques qui servent d'agent de transmission aux maladies, mais de cette grande marre où l'eau des pluies croupit. Il n'y a pas seulement risque de déclaration de maladies appelées génériquement MTH, mais d'épidémie, comme le choléra et peut-être de paludisme. Le marché en question, installé à l'ouest de la ville est menacé de ce voisinage dangereux constitué par ce qui est devenu pendant des années une décharge sauvage. Malgré deux grandes plaques qui interdisent le dépôt de déchets, ceux-ci s'accumulent au point de former une montagne. Ceux que leurs pas égarent de ce côté, ne peuvent se défendre d'un haut-le-cœur. La puanteur, qui se dégage de ces lieux pestilentiels, est si forte que l'impression qu'elle laisse au passant met des heures à s'en aller. Le développement urbain de la ville fait que le marché qui était à côté de la ville est aujourd'hui en plein centre. Les riverains se plaignent de mouches, de moustiques et de ces odeurs nauséabondes qui désormais font partie de leur quotidien. Une pétition en circulation pour recueillir les signatures est en cours. Selon certains habitants que nous avons rencontrés, les services de collecte des déchets de l'APC utilisent eux-mêmes l'endroit comme dépotoir, en dépit de leur protestation.