Accompagnés d'un de leurs homologues algériens de l'Institut technique des grandes cultures (ITGC), ils avaient lors de la première étape de leur mission pris actes des résultats des essais effectués pour de la relance des cultures oléagineuses dans notre pays. A Aïn Berda et à El Hadjar dans la wilaya de Annaba, ils auront à étudier la qualité et le niveau des récoltes enregistrées sur des surfaces destinées à la culture du colza. Plusieurs agriculteurs de différentes fermes pilotes se sont, en effet, lancés dans des essais sur cette spéculation à partir de novembre 2005. D'autres ont préféré le tournesol. A l'écoute des agronomes, les résultats ont dépassé toutes les prévisions. «Toutes les conditions sont aujourd'hui réunies pour relancer les cultures oléagineuses dans notre région. Les résultats enregistrés à Aïn Berda et à El Hadjar plaident pour cette relance», estime un d'entre eux. Des essais sur d'autres variétés supervisés par les experts français d'Agropol en collaboration avec l'ITGC ont été effectués dans les fermes pilotes Hmil Boubaker (Annaba), Borjiba Abderrahmane (El Hadjar) et Amirat Abdelghani (Berrahal). Dans le monde des agriculteurs, l'on discute déjà de l'opportunité de la mise en place d'une stratégie globale à moyen et long termes pour la relance et le développement des cultures oléagineuses. Tout en soulignant l'inexistence d'investissements notamment dans le domaine des moyens de stockage et de trituration, les agriculteurs interpellent les pouvoirs publics, à l'image de ceux de la ferme pilote Bordjiba Abderahmane, pour : «Des facilités doivent être accordés aux opérateurs économiques nationaux et étrangers pour des investissements. En matière d'exploitation de ce type de culture, ces investissements sont lourds et imposent le recours à la mobilisation d'importants moyens techniques, matériels et financiers.» Optimisme des uns mais aussi scepticisme des autres. Ces derniers n'ont pas manqué de dénoncer les nombreuses difficultés auxquelles sont confrontés les agriculteurs. La cherté des intrants, l'indisponibilité de la semence et le problème du foncier agricole figurent en tête de liste. Ces difficultés ont imposé à de nombreux agriculteurs de recourir à la culture du tabac. Cette dernière est stimulée par les avantages tels les préfinancements accordés par la société algéro-turque Atlas Tobacco, la disponibilité des semis de qualité dont la Burley Tennessee (variété américaine) ainsi que des moyens d'irrigation appropriés. Une stimulation appelée à s'accentuer au regard des résultats enregistrés dans la filière du tabac. «Le rendement à l'hectare a dépassé les 35 q pour le tabac, alors qu'il était insignifiant les années précédentes. C'est pourquoi, il serait utile de réfléchir à la généralisation de cette démarche pour les cultures oléagineuses dont l'olive qui nous permettrait d'économiser les millions de dollars destinés à l'importation de 500 000 t/an d'huile», a estimé M. Harzallah agriculteur.