Renforcé par une élection à plus de 45% voix, Me Abdelmadjid Sellini, contesté par certains de ses pairs, succède à lui-même au poste de bâtonnier d'Alger avec un score de 28 voix sur 31. « Nous allons essayer de rattraper le temps perdu, mais aussi de rétablir une crédibilité entachée par ceux qui refusent le résultat des urnes. » C'est ce qu'a déclaré maître Abdelmadjid Sellini, après sa reconduction à la tête du barreau d'Alger, jeudi dernier. Passé avec 28 voix sur 31, Me Sellini a raflé la majorité absolue lors du second tour de l'élection qui a vu la participation de 1900 avocats sur les 4000 qui exercent dans la capitale. « Un record », nous dit-il, « dans la mesure où jamais un tel pourcentage n'a été enregistré lors de l'élection des bureaux précédents ». Pour le nouveau bâtonnier, la contestation des résultats de janvier 2008 par certains de ses confrères a « beaucoup plus porté atteinte à la crédibilité de la corporation et paralysé les activités du Conseil. Aujourd'hui que les résultats des urnes ont encore une fois confirmé notre détermination, notre priorité est de poursuivre le programme d'action bloqué par la décision du Conseil d'Etat, portant annulation de l'élection de janvier 2008 ». Selon lui, ces actions ont déjà commencé à porter leurs fruits, à travers la révision du projet de loi portant statut de la profession des avocats par la chancellerie. Pour sa part, Me Tayeb Belloula, membre de la commission de contrôle des élections, n'a pas manqué de signaler le bon déroulement du scrutin, que ce soit lors du premier tour ou du second, en affirmant que les recours introduits ne concernent que des aspects très techniques, comme par exemple le rejet de certaines procurations jugées non conformes. Quant aux candidats, qui ont appelé au boycott de l'élection, ils n'ont toujours pas annoncé s'ils comptent saisir encore une fois le Conseil d'Etat pour contester le déroulement du scrutin, comme ils l'ont laissé entendre lors du premier tour.