Ces derniers sont constamment agressés par des intrus et des délinquants habitant les quartiers limitrophes. «Ils viennent tous les soirs et font leur loi à l'intérieur de notre cité, au su et au vu des agents de sécurité qui les connaissent parfaitement. Nous avons alerté l'administration à maintes reprises, mais rien n'a été fait pour remédier à la situation. Mes camarades continuent à être attaqués dans les unités de restauration qui appartiennent désormais aux voyous de la nouvelle ville», dénonce Karim, un représentant des résidants de Hasnaoua I. Certains délinquants s'infiltrent à travers le chantier de 2000 places pédagogiques qui n'est toujours pas achevé. D'autres passent directement par les portails, devant le regard passif des agents de sécurité qui semblent s'occuper d'autre chose, remarque-t-on. La protestation des étudiants devant la direction de leur résidence n'a abouti à aucun résultat. Cette situation a poussé certains étudiants à quitter la résidence et rentrer chez eux à cause de l'insécurité qui s'est greffée à d'autres problèmes relatifs aux incessantes coupures d'eau et du courant électrique, la vétusté des pavillons, le manque d'hygiène et la mauvaise qualité de la restauration. Au niveau du campus et de la résidence universitaire de Oued Aïssi, la situation s'est aggravée ces deux dernières années, alerte-t-on. Les agresseurs opèrent de jour comme de nuit et profitent de l'isolement de cette partie de l'UMMTO de la ville de Tizi Ouzou. Les étudiantes sont malmenées et délestées de leur argent et de tout objet de valeur devant l'arrêt de bus. Le tronçon de route, situé entre le campus et la résidence garçons de Rehahlia, est devenu une zone à risque, note-t-on. L'absence d'éclairage facilite les choses pour les voleurs qui agissent généralement en groupes de deux à huit personnes. «J'ai été victime d'une agression, il y a près d'un mois. Deux individus se sont approchés de moi, à quelques mètres du portail du campus où j'ai dîné. Ils m'ont jeté en bas de la route où cinq autres m'attendaient armés des couteaux. Ils m'ont pris mon téléphone portable et les pièces de monnaie que j'avais sur moi. Ils m'ont laissé partir en me menaçant de mort si je déposais plainte, car je les connais ; ils habitent le bidonville de Oued Aïssi», témoigne Mourad, un étudiant en tamazight qui garde encore les séquelles de sa mésaventure. «Des amis ont failli être tués par trois personnes qui ont tenté de les voler. L'un d'eux a été grièvement touché à la poitrine avec un couteau, tandis que le deuxième a été blessé à la jambe en essayant de défendre son compagnon», raconte Djamel, membre du comité des étudiants de la cité Rehahlia, dépourvue d'une clôture pouvant rassurer les résidants, de plus en plus nombreux à subir les attaques de ces délinquants dont la plupart auraient fait de la prison, selon certaines sources. Les travailleurs et les fonctionnaires de la cité de Oued Aïssi sont aussi la cible des ces actes de violence à leur sortie du travail à 16 h. Détresse Les services de sécurité et les pouvoirs publics font semblant d'ignorer la détresse des étudiants et travailleurs de l'UMMTO. «Suite à un incident qui a eu lieu à l'intérieur de notre cité, nous nous sommes déplacés, tard dans la nuit et à deux reprises, au commissariat central de Tizi Ouzou. Le responsable de la police qui nous a reçu, nous a déclaré que le secteur de Oued Aïssi dépend du corps de la Gendarmerie nationale et que ses agents ne peuvent pas intervenir», proteste Nacer, un représentant des étudiants. Selon lui, la délégation qui s'est entretenue avec le chef du cabinet du wali aurait entendu le même discours qu'il considère comme une fuite en avant des services concernés. «Le wali nous a promis d'installer un barrage de la brigade mobile de la police judiciaire au niveau du carrefour, sis sur la RN 12, mais nous attendons toujours. Les plaintes des victimes ne sont pas acceptées par la police qui les réoriente vers la gendarmerie de Draâ Ben Khedda», ajoute Nacer qui précise que le restaurant ouvert au campus est entièrement occupé par les extra universitaires. «Nous avons demandé au recteur de renforcer le corps des agents de sécurité au niveau de chaque résidence universitaire, mais il prétexte, à chaque fois, l'absence de postes budgétaires. Le responsable de la sécurité au niveau de l'UMMTO refuse de redéployer, selon les besoins, les agents de sécurité, dont certains sont connus pour leur comportement indigne envers les étudiantes et étudiants», dénonce encore Djamel. Les résidantes de la cité de M'douha ne cachent pas, elles aussi, leur détresse devant l'insécurité qui les entoure. «Les délinquants circulent en toute liberté entre les pavillons et certains tentent même de rentrer dans les chambres pour voler, insulter et malmener les résidantes, durant la journée et tard dans la nuit», affirme Lilia, une étudiante en droit. L'insuffisance du nombre des agents de sécurité et la complicité de certains d'entre eux avec les extra universitaires sont à l'origine de tous les dépassements. Les étudiantes ont protesté vainement contre la dégradation de la situation sécuritaire aussi bien à l'intérieur qu'aux alentours de leur résidence. Les étudiants des deux résidences, filles et garçons, de Boukhalfa, subissent les mêmes actes de harcèlement. Les pouvoirs publics devraient prendre au sérieux ces cris de détresse, car il s'agit de la sécurité de milliers de personnes et de la protection d'une institution livrée à elle-même.