«Nous avons traité près de 2000 réclamations la première année et le rythme des réclamations augmente», a dit l'ancien PDG de Renault, qui a remis mardi au président Chirac le premier rapport d'activité de la Halde. «Cela ne veut pas dire qu'il y a plus de discrimination, mais que les gens savent qu'il y a un recours efficace», a-t-il expliqué, estimant «essentiel que toute personne qui s'estime victime d'une discrimination sache qu'il y a un recours et que ce recours est efficace». Pour lutter contre les discriminations à l'emploi – à l'origine de la moitié des plaintes -, la Halde a écrit aux 150 plus grandes entreprises françaises pour leur proposer des mesures concrètes (techniques de recrutement, de promotion, d'information, etc.) qui devront faire l'objet d'un suivi. «Il ne suffit pas d'exprimer de bonnes intentions ; il faut mettre en place, avec les partenaires sociaux, un suivi des progrès accomplis», a souligné Louis Schweitzer. Outre le recueil des plaintes, la Halde a aussi pour mission de procéder à des tests de discrimination et de mener des actions pédagogiques pour le respect de l'égalité des chances. Annoncée par le président Chirac en octobre 2002 et opérationnelle depuis le printemps dernier, la Haute-Autorité est une instance indépendante qui a pour mission de traiter toutes les formes de discrimination – racisme, sexisme, handicap, âge, intolérance religieuse, homophobie. Les réclamations concernent majoritairement des discriminations liées à l'origine ou à l'âge dans une recherche d'emploi, de logement, mais aussi des réglementations jugées inégalitaires ou encore l'accès aux biens et services privés (transports, discothèques, etc.).