Les agriculteurs producteurs de la pomme de terre et adhérents au Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) à Bouira sont venus hier dans notre bureau dénoncer les « agissements de certains stockeurs bénéficiant visiblement de l'indulgence des responsables du secteur de l'agriculture », avant de s'attaquer frontalement à ces derniers, les accusant de les avoir dupés depuis le début. Ils se plaignent de ne pas avoir été encore payés par ces stockeurs privés, éparpillés sur plusieurs wilayas, dont Bouira, Médéa, M'sila, Djelfa et Mostaganem. Cette situation concerne, selon M. Cheddani, président par intérim de l'Association des maraîchers de la wilaya de Bouira, plus d'une quarantaine d'agriculteurs. Il a tenu à préciser : « Nous devions être payés le 15 août 2008 à raison de 20 DA/kg, chose promise par le ministère de l'Agriculture. Mais cette promesse n'a été tenue que par certains organismes stockeurs, à l'image de l'Inalca de Boumerdès, Capcs de Tizi Ouzou, Mag-Soummam de Bouira, de Sétif, de Jijel et de Skikda et quelques privés de Tizi Ouzou et de Boumerdès. Même cas pour le complexe de stockage de Timezrit (Béjaïa), où le responsable de l'établissement s'est engagé à régler la situation dans les tout prochains jours. En revanche, les autres organismes privés ont usé de manœuvres dilatoires à même de nous priver de nos dus. » Entre autres pratiques soulevées par nos les agriculteurs, la déclaration de quantités énormes comme étant avariées, allant parfois jusqu'à 40% des produits stockés. Sur ce, ils s'interrogent sur le rôle qu'aurait dû jouer la CNMA dans cette situation. Les prix de vente, quant à eux, ont été déclarés en deçà de la moyenne requise (20DA/kg suivant la décision ministérielle) allant jusqu'à 7,8 DA/kg. Autre déception des agriculteurs, l'intervention du ministère en leur défaveur et à la faveur des stockeurs à qui on a accordé 5 DA/kg ajoutez à 1,80 DA/kg/mois pour les frais de stockage. S'estimant lésés, ces agriculteurs se disent déçus par l'attitude des responsables du secteur de l'agriculture, qui se murent dans le silence. Ils ne savent plus à quel saint se vouer et comptent interpeller le Premier ministre ainsi que le président de la République, dans l'espoir de trouver chez eux une oreille attentive. Faute de quoi, des actions musclées seront engagées à l'avenir, menacent-ils.