Nous rappellerons à ce titre que la direction de la cimenterie de Hamma Bouziane a été mise en demeure ces derniers mois de mettre un terme ou du moins diminuer les émanations nocives de gaz chargées de poussière qui s'échappent des fours de cette société et constituant un danger pour la santé publique, en particulier pour les habitants des localités de Hamma Bouziane, Bekira et Didouche Mourad. Cela étant, dans le cas où les responsables de cette filiale ne s'exécuteraient pas, il est mentionné dans ce rapport que la cimenterie sera tout bonnement fermée en sus d'un recours à la justice. Face à cette menace pesante, la direction de la cimenterie de Hamma Bouziane, faisant partie du groupe ERCE, s'est engagée, nous dit-on, à entreprendre un programme onéreux de remplacement des électrofiltres des fours par des filtres à manche, du filtre à gravier ainsi que l'installation de doseurs quantificateurs d'émissions de poussière pour mesurer leur taux dans l'atmosphère. Contacté à ce sujet, le président de la commission chargée de l'environnement de l'APW de Constantine nous a affirmé que les responsables de la cimenterie de Hamma Bouziane se sont effectivement engagés à changer les électrofiltres. «Le début des travaux est prévu pour ce mois de juin normalement, mais pour l'heure nous n'avons reçu aucune suite à notre rapport (celui de 2005, ndlr) et nous comptons saisir le wali à cet effet, au cours de la prochaine session de l'APW pour savoir où en sont les travaux», nous confie notre interlocuteur qui a, en outre, rappelé que «l'usine de goudron de Aïn Abid a été fermée il y a de cela deux mois environ». Nous avons, par ailleurs, tenté à maintes reprises de joindre la direction de l'ERCE pour obtenir de plus amples renseignements à ce sujet, mais nos tentatives sont restées infructueuses. Gérant de nombreuses cimenteries au niveau de l'est du pays, l'ERCE est contrainte de réserver une part importante de son colossal budget pour le «volet environnement», et c'est dans ce contexte que s'inscrivent justement ces opérations de remplacement des électrofiltres par des filtres à manche au niveau du broyeur ciment, que l'on présente comme étant écologiquement plus fiables, comme ce fut le cas récemment au niveau de la cimenterie de Aïn Kebira (SCAEK). Etant à l'origine, depuis sa création en 1978, de plusieurs centaines de cas d'asthme, d'insuffisances respiratoires et d'allergie, cette filiale du groupe ERCE a été finalement dotée la fin du mois d'avril de cette année d'un filtre à manche d'un montant de plus d'un milliard de dinars et réduisant les émanations de poussière à seulement 10 mg/m3 au lieu de 500 mg/m3 antérieurement. Outre sa particularité de fonctionner sans eau, ce filtre permet d'économiser, de ce fait, la matière première mais aussi l'eau qui profitera davantage à la population désormais. Et c'est ce même filtre que les responsables de la cimenterie de Hamma Bouziane envisagent d'installer pour atténuer la poussière aux alentours de l'unité et qui avait suscité la colère du président de la République lors de sa visite à Constantine, le 16 avril dernier. Le ministre de l'environnement et de l'aménagement du territoire avait parlé, quant à lui, lors de l'inauguration en mai 2006, du système d'épuration de gaz et poussière de Aïn Kebira d'une «mise à niveau» de plusieurs unités de ciment, dont celle de Hamma Bouziane. Mise au pied du mur par les autorités locales dont la direction de l'environnement de la wilaya de Constantine, par les élus de l'APW, ayant récolté le mécontentement du premier magistrat du pays et risquant la fermeture, l'unité de ciment de Hamma Bouziane est donc, au demeurant, dans l'obligation de se conformer aux nouvelles exigences écologiques faisant, d'une part, appel à des technologies de pointe et nécessitant, d'autre part, un budget considérable.