La salle de conférences de l'Institut Cervantes a réuni, jeudi après-midi, en présence du Consul général d'Espagne à Oran, un nombreux public invité à débattre des thèmes liés à la littérature féminine, débats animés par deux romancières, Wassila Tamzali et Juana Salabert qui ont eu à exposer leur point de vue sur les lieux communs de leurs productions littéraires respectives, car toutes les deux ont connu l'exil, la guerre, la diversité culturelle, les illusions et les réalités. Durant cette rencontre qui, il faut le rappeler, est incluse dans le programme culturel de l'institut en consacrant le mois de mars à la femme, il a été surtout question de la littérature féminine. D'ailleurs, Mme Salabert, qui est un auteur espagnol à succès – « Prix Nadal » en 1996 pour son roman « Arde lo que sera » et « Prix Fernando Quinones » pour son œuvre « El bulevar del miedo » (2005) –, dira notamment que chaque histoire a son langage. « Je ne suis pas féministe quand j'écris, car je déteste ce féminisme identitaire dans le roman », avouera-t-elle en expliquant que « la production littéraire est une nécessité mais pas forcément un succès auprès du grand public ». Pour sa part, Mme Wassila Tamzali, née à Alger, connue pour avoir exercé dans les métiers de journaliste, avocate, cadre à l'Unesco, a surtout parlé de la situation actuelle peu reluisante, selon elle, dans le pays au niveau de la culture en général et du cinéma en particulier. Elle parlera longuement de l'exil intérieur et sa solitude, de la diaspora « qui est une étape plus avancée de l'exil » et des droits de l'homme. M. Javier Galvan, directeur de l'Institut Cervantes, est également intervenu, pour rappeler à l'assistance la poursuite des activités menées avec le concours du département de langue espagnole de l'université d'Oran, avec au programme le « 1er atelier de Littératures espagnoles », les 29 et 31 mars courant.