Wuhu, ville moyenne de l'Anhui (est) de plus de deux millions d'habitants, est aussi connue comme le « petit Shanghai », car elle s'est édifiée le long du Yangtse, l'un des grands fleuves de la Chine. Comme sa grande sœur, c'est ici que le groupe Huaqiang (« Puissance chinoise »), basé à Shenzhen et qui se pose comme concurrent de Disney, a ouvert, il y a deux ans, son parc « Fantawild », sur 125 hectares, de la même taille que le Disneyland de Hong Kong. La mascotte ici n'a pas de grandes oreilles, c'est une sorte de dinosaure bleu et souriant qui répond au nom étrange de « Duludubi ». La version féminine est rose avec de grands cils. A l'entrée de « Fantawild », un groupe de danseurs et danseuses, en tenue flamenco, tentent de réchauffer l'ambiance, en ce début de printemps, sur un air de musique latino. Mais ce n'est pas la foule dans le monde fantastique de « Fangte » — le nom chinois du parc — pour voir les spectacles en 3D, les montagnes russes ou les spectacles joués par des employés membres des minorités chinoises. Les allées sont clairsemées entre une réplique de volcan, « Vesuvius », une immense pyramide maya,« Mystical River », et le lieu consacré à la conquête de l'espace, « The Space », tout simplement parsemé de fusées et où sont célébrées les conquêtes chinoises. Fruit d'une fusion de quatre entreprises menée en 2002 sous l'égide du gouvernement régional du Guangdong, le conglomérat Huaqiang produit aussi des écrans 3D, des dessins animés, des composants électroniques et du papier. Soutenu par le gouvernement, il espère bien exporter son concept de parc, affirmant avoir des projets en Iran et en Europe de l'Est. Mais la concurrence pourrait d'abord venir sur son propre terrain de jeu, en Chine même. En début d'année, Walt Disney, dont le parc de Hong Kong n'a pas rencontré le succès escompté, a confirmé travailler à une proposition d'ouverture à Shanghai qui doit être soumise aux autorités de Pékin. Un projet discuté depuis des années, mais qui pourrait s'accélérer en raison de la crise et de la volonté du gouvernement chinois de soutenir l'économie et la consommation intérieure. Il pourrait s'élever à 3,59 milliards de dollars, ce qui en ferait l'un des plus gros investissements étrangers jamais réalisés en Chine. De son côté, Universal Studio lorgne du côté de la capitale chinoise avec un parc qui pourrait s'élever à 1,5 milliard de dollars, selon les médias chinois. Pour certains experts, ces arrivées pourraient être une bonne nouvelle. « L'impact ne sera pas significatif, car ces parcs d'attractions américains sont assez différents des nôtres, en envergure ou en contenu », estime le directeur du centre de recherches sur la planification et l'exploitation touristiques, à Pékin. « Les parcs d'attraction chinois sont souvent petits et manquent de divertissements, l'introduction de ces projets va compléter le service dans ce secteur et fera du bien au tourisme chinois », ajoute-t-il.