La majorité FLN à l'APC de Kherrata préconise un nouveau découpage administratif comme première démarche à suivre pour faciliter la prise en charge des difficultés que subit la région en matière de développement. « Les montants des PCD sont les mêmes pour une commune de 5000 habitants et la nôtre qui en compte plus de 37 000 », argumente-t-on. Un territoire trop étiré et ingrat et une densité de population qui ne sont pas pris en compte en somme quand il s'agit d'allouer des enveloppes budgétaires au niveau de la wilaya. Pourtant « Kherrata figure en tête des communes les plus déshéritées de la wilaya. Les budgets alloués dans le cadre des PCD ne peuvent absolument pas subvenir aux besoins de la population…. Que faire avec 30 millions de dinars ? », s'insurge M. Afoun Seddik, vice-président de l'APC. Aussi, fragmenter l'actuelle circonscription en trois entités communales serait un moyen de mieux définir les besoins de la région en matière de fonds publics. MM. Mekheneche et Mejdoub, adjoints, citent à l'appui de nombreuses insuffisances en matière d'infrastructures d'utilité publique. Le déficit en matière de structures de santé est ainsi évoqué puisque celles existantes ne permettent pas d'atteindre les 50% de couverture sanitaire. En plus de l'absence de médecins et d'infirmiers, les salles de soins fonctionnent avec des moyens pour le moins rudimentaires. « La maternité de la ville est saturée. L'établissement accueille, en plus des patientes de la commune, celles des municipalités limitrophes qui ne disposent pas de tels services », expose M. Afoun. Dans le même propos, notre interlocuteur insiste sur la délocalisation de la garde communale qui, depuis longtemps, occupe la moitié des locaux de la polyclinique de Merouaha. « Pourtant, rappelle-t-il, le wali a ordonné, lors de sa visite à Kherrata, l'évacuation de la garde communale de tous les établissements publics ». Toutefois, quelques espoirs sont permis grâce à la réalisation d'une nouvelle salle de soins au lieu-dit Ighil Imilane et dont la mise en service est prévue après l'achèvement des logements d'accompagnement attenant à cette structure sanitaire. Sur le plan de l'emploi, les citoyens de Kherrata, dont 90% vivent dans la zone rurale, connaissent des difficultés encore plus accrues. « Dans le chef-lieu communal, le taux de chômage est aussi élevé que dans les montagnes ingrates de la circonscription. Il n'y pas d'entités publiques ou privées créatrices d'emplois…il n'y a rien ! », expédie avec amertume un universitaire au chômage. Lounis, serveur dans un restaurant du coin, ne trouve ses comptes que grâce à ce boulot que son frère lui a déniché. Hormis le centre-ville où quelques boutiques animent timidement la localité, les gens s'adonnent, dans les zones rurales, aux activités champêtres. Outre les cultures maraîchères et l'élevage caprin, les campagnards cultivent surtout le tabac à chiquer. « Les recettes de ce produit sont quand même importantes, compte tenu de la réputation du tabac de la région », affirme un vendeur, installé sur le trottoir de la ville.