Ainsi, une douzaine d'équipes s'emploieront à lutter contre les animaux errants dans la capitale, en collaboration avec les bureaux d'hygiène communaux (BHC). Le phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur. Les statistiques de l'Hurbal, pour l'année 2005, illustrent cet état de fait : 4345 chiens, 321 chiots et 14 660 chats ont été capturés. Plus de 19 000 animaux sont ainsi abattus par euthanasie. Les «saisies», selon les mêmes chiffres, augmentent dans les localités rurales et semi-rurales. C'est ainsi que 649 chiens ont été capturés dans la circonscription de Dar El Beïda, 629 à Zéralda, 610 à Baraki et 549 à Rouiba. Inversement, la présence des chats est concentrée dans les localités intérieures de la ville : 2081 à Bab El Oued, 1538 à Sidi M'hamed, 1478 à Hussein Dey. Durant la même année, 2 cas de leishmaniose et 15 cas de rage animale ont été enregistrés. Il est impossible de savoir le nombre de cas de rage et de leishmaniose humains constatés durant la même année : toutes nos tentatives de s'informer auprès de la direction de la population et de la santé (DSP) sont restées vaines. Selon les données de l'Hurbal, il a été encore enregistré la capture d'un peu plus de 6100 bêtes entre janvier et le 31 mai de l'année en cours. «Les chiffres sont alarmants», estime Mohand Ouamar Makhoukh, directeur de l'Hurbal. Les chiens bâtards arrivent à Alger, selon lui, à partir des wilayas limitrophes. Ils sont toujours en grand nombre, en dépit des battues et des captures. Plusieurs facteurs sont à l'origine, selon le directeur de l'Hurbal, de cette présence massive de ces bêtes. Il y a d'abord le manque d'hygiène et les déchets ménagers qui sont jetés n'importe où, ce qui fait que ces animaux trouvent de la nourriture. D'après M. Makhoukh, il faut un «blocus alimentaire» : le règlement définitif de la question des rejets des déchets ménagers. Hormis la capitale, plus ou moins encadrée par les services de l'Epic l'Hurbal, la problématique des animaux errants n'est pas prise en charge dans les autres wilayas. «Nous sommes prêts à les aider à former leur personnel», affirme M. Makhoukh. L'absence de l'élevage canin aide également à la prolifération de ces bêtes. La seule fourrière pour animaux, qui existe au niveau national, est implantée à Alger. Elle date de plus d'un siècle. La «culture de l'animal» fait également défaut. Si ailleurs des sociétés protectrices des animaux (SPA) existent, en Algérie, les associations n'ont pas encore investi ce créneau pour en faire un champ d'actions.