Il a avancé un taux de rejet qui se situerait entre 2 et 2,5%. D'après lui, ce sont là des gens qui ont déjà bénéficié de l'aide de l'Etat dans ce domaine. Les paiements sur les programmes effectués de 1999 à 2005 sont évalués, a-t-il noté, à 474,9 milliards de dinars. Rien que l'année dernière, les décaissements ont été estimés à 98,2 milliards de dinars. Le DG de la CNL a de ce fait parlé d'une nette augmentation par rapport aux taux réalisés en 2004 (86,4 milliards de dinars) ou encore en 2002 (57,1 milliards de dinars). Cette augmentation s'est confirmée en 2006 avec un taux record enregistré au premier semestre : 59,6 milliards de dinars. Cela représente, comme souligné par l'invité, une augmentation substantielle de 29% par rapport à la même période de 2005 où il avait été fait 46 milliards de dinars. Selon les prévisions de la CNL, le montant des décaissements pourrait atteindre les 135 milliards de dinars d'ici à la fin de l'année en cours. Cela est justifié par le lancement massif du programme quinquennal d'un million de logements. 332 839 logements, toutes formes confondues, ont été lancés durant l'année 2005. M. Djema estime cependant que la CNL à elle seule ne pourrait pas satisfaire la demande croissante d'aide au logement. C'est ainsi qu'il a invité les banques à s'impliquer davantage dans le financement du logement. Efforts insuffisants Il trouve que les banques ont fait beaucoup d'efforts ces dernières années en matière de financement du logement. La preuve, c'est le nombre de banques qui font actuellement le crédit immobilier. «Il y a quelques années, la CNEP banque était la seule à proposer des crédits pour l'achat d'un logement. Aujourd'hui, presque toutes les banques publiques se sont engagées dans ce créneau», a-t-il soutenu. Mais à ses yeux, ces efforts restent insuffisants. Selon lui, pour que le programme quinquennal soit totalement accompli, les banques doivent mobiliser «au moins 200 milliards de dinars pour l'immobilier». Cela rien que pour les logements socioparticipatifs et les logements promotionnels prévus dans l'ambitieux programme présidentiel. «Nous avons besoin d'intervention plus massive du financement bancaire pour répondre à la demande croissante de logement», a-t-il ajouté. M. Djema a relevé que l'Etat reste le premier pourvoyeur de fonds pour le logement en détenant 75% du marché. Le budget de la CNL est, selon lui, de 555 milliards de dinars. Avec le programme du Sud et des Hauts-Plateaux, le financement de l'Etat tournera, dira-t-il, aux alentours de 630 milliards de dinars. Le logement social participatif détient la part du lion avec quelque 220 000 unités à financer. D'après lui, près de 950 milliards de dinars vont être consacrés au secteur d'ici à 2009. M. Djema est revenu sur la procédure que les citoyens doivent suivre pour bénéficier d'une aide de la CNL. Il a ainsi expliqué qu'il y a des traitements directs, comme il y a des dossiers qui passent par d'autres canaux, tels que les banques qui accordent des crédits immobiliers. Dans ce cas-là, comme dans le cas des logements LSP, les dossiers des bénéficiaires éligibles sont automatiquement envoyés à la CNL. Mais aussi un citoyen qui désire acheter un logement chez un promoteur immobilier privé peut bénéficier d'une aide, à condition que le prix du logement ne dépasse pas deux millions de dinars. Cette aide peut être versée au promoteur s'il s'agit d'un logement en vente sur plan. Dans le cas d'un logement fini, l'aide sera versée directement au notaire. M. Djema a évoqué d'autres canaux plus restreints en termes de financement. Il s'agit, par exemple, de l'aide à l'accès à la propriété canal banque. 22 000 aides ont été octroyées jusque-là. Il y a aussi les aides à l'habitat rural dont le montant est de 400 000 à 500 000 DA. En vue de mieux «filtrer» les dossiers des demandeurs et éviter que des personnes non éligibles y bénéficient, la CNL a établi son propre fichier, mais elle utilise aussi le fichier national du logement du ministère de l'Habitat. Tout en rassurant de la disponibilité de l'argent, M. Djema a précisé que la CNL continuera toujours à exister, tant que l'Etat finance le logement. L'invité de la Chaîne III a par ailleurs parlé de l'importance de l'aide étrangère en matière de logement. Selon lui, l'Algérie a bénéficié de beaucoup de financements de la part des fonds arabes, notamment des Koweïtiens et des Saoudiens. Comme il a noté l'aide financière fournie par l'agence française de développement et la Banque mondiale. Des dizaines de milliers de logements socioparticipatifs.