Les gérants des salles des fêtes montent au créneau pour protester contre le « traitement différencié » des services de la wilaya. Sur les 285 salles recensées à Alger, seulement une vingtaine ont reçu l'agrément des autorités de wilaya. « Des salles ont été fermées alors qu'elles répondent aux normes, d'autres restent ouvertes sans que leurs propriétaires soient gênés. Le décret 05-207 du 4 juin 2005 fixant les conditions et modalités d'ouverture et d'exploitation des établissements de divertissements et de spectacles, censé pourtant réglementer les activités des salles, a été détourné de son but initial, ce qui a ouvert la porte à toutes sortes de dérives entraînant la fermeture d'une manière sélective des salles », relève Sadi Ahmed, membre de l'Union des salles des fêtes, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens, UGCAA, qui parle d'« une hogra sélective », en contradiction avec les lois promulguées. « Nous sommes également touchés par le décret 08-15 de juillet 2008 sur la mise en conformité des constructions inachevées, mais les autorités nous ressortent une loi de 1982, sans tenir compte de la règle de non-rétroactivité des lois. Un délai de cinq ans nous a été accordé et le décret d'exécution du ministre de l'Intérieur considère comme facultatif le permis de construire », affirme-t-il. La procédure de fermeture des établissements de spectacles a touché en premier la circonscription de Chéraga en octobre 2006. En décembre de la même année, ce fut au tour de la circonscription de Bouzaréah d'être concernée par la mesure décidée par les services de la wilaya. Une trêve a été possible en 2008, année où une vingtaine de gérants de salles ont reçu l'agrément et où plusieurs autres salles, cette fois-ci à Bir Mourad Raïs, ont été fermées. M. Sadi appréhende la fermeture prochaine de plusieurs autres salles. « Plusieurs de ces établissements ont été agréés et financés dans le cadre de l'APSI-ANSEJ. Il est nécessaire d'effacer les dettes des gérants et d'indemniser ces derniers pour réparer le préjudice financier subi », relève notre interlocuteur. « Une action en justice pourrait intervenir si les autorités décident de s'en tenir aux décisions abusives dont on fait toujours l'objet », insiste-t-il en demandant que l'Union soit associée au travail des commissions de daïra, « afin d'éviter toute suspicion ou amalgame ».