La Journée mondiale de lutte contre la tuberculose a été célébrée cette année sous le slogan « Je m'engage, halte à la tuberculose ». L' occasion a été propice aux praticiens spécialisés dans cette infection, lors d'une manifestation scientifique organisée à Blida, pour tirer la sonnette d'alarme sur sa progression inquiétante dans la Mitidja. Considérée comme un « bassin prolétarien », un millier de cas ont été recensés en 2008 au niveau de la wilaya de Blida avec une évolution d'une centaine de patients par rapport à l'année 2007, selon le bilan présenté par le service pneumologie de Blida. « Le taux atteint par la tuberculose, tous types confondus, dans la wilaya de Blida est de l'ordre de 104 cas pour 1000 habitants. Un taux élevé, surtout pour ce qui est de la tuberculose extra-pulmonaire due à la transition épidémiologique », a souligné le professeur O. Saïghi, chef du service pneumologie de l'hôpital de Blida. Et d'ajouter : « La région de Blida, par sa spécificité agricole et industrielle, attire une main-d'œuvre croissante logée souvent dans des conditions précaires, ce qui augmente indubitablement sa progression. » Par ailleurs, cette manifestation a passé en revue la prise en charge locale de cette maladie à déclaration obligatoire. La « défaillance » du laboratoire de Blida, censé soulager le laboratoire central de la tuberculose, a été aussi évoquée. Un handicap majeur, selon les intervenants, qui ne facilite pas le traitement de la maladie en question, pourtant moyenâgeuse. A cela s'ajoute une formation parfois défaillante du personnel spécialisé, « d'où l'urgence de la prise en charge de cet épineux problème », insistera le professeur Saïghi, animateur de cette journée.