Apparemment, Rabah Saâdane est en train de revivre sa propre histoire avec l'équipe nationale. Saâdane n'a jamais échappé aux critiques des lendemains de rencontre de la sélection nationale qu'il a coachée. A chacun de ses passages, les observateurs, journalistes et supporters ne manquent pas de lui adresser un certain nombre de remarques sur les plans technique et tactique. Il y a 40 millions d'entraîneurs, se plaisait à dire Saâdane lors d'un point de presse tout dernièrement. Forcément, il y a autant d'avis à donner, surtout lorsqu'il s'agit de l'équipe nationale qui, faut-il le dire, ne laisse pas indifférent. Au lendemain de la rencontre de Kigali face au Rwanda, la prestation de l'équipe nationale a, bien évidemment, suscité des réactions. Majoritairement, les commentaires s'interrogeaient sur ce manque de panache constaté chez nos joueurs qui semblaient ne pas vouloir aller au charbon pour arracher une victoire qui leur tendait les bras. L'ambition était absente chez la composante de l'équipe nationale qui donnait cette nette impression de se contenter du résultat de parité. Un point de gagné certes, mais au vu de la rencontre, ce sont deux points que nous avons perdus. Laissons le bilan technique au coach national qui n'a pas manqué de rappeler qu'il est le seul entraîneur pour parler des ambitions de cette équipe nationale. Rabah Saâdane, au lendemain de la qualification pour ce dernier tour des éliminatoires, a donné le ton en fixant à la baisse les objectifs de son équipe : « J'entends partout que nous allons nous qualifier pour la coupe du Monde (...) Ne nous méprenons pas, l'objectif est de se qualifier pour la CAN 2010 en Angola. » Des propos objectifs selon le coach national. Des propos défaitistes pour l'ensemble des autres observateurs car ils ne sont pas faits pour aider le moral des troupes. Le ticket pour le Mondial devenait du coup imprenable. Saâdane venait donc de tracer les contours de cette équipe nationale qui n'avait dès lors qu'un seul but, se classer parmi les trois premiers dans un groupe de... quatre. Des sommes colossales, une mobilisation grandiose juste pour un strapontin ne méritent pas le détour. Les petites ambitions ne faisant pas de grands résultats, il était clair que la troupe allait répondre aux objectifs de son coach dont la vision de l'équipe nationale se limite aux contours du continent. La déception venue de Kigali laisse place à l'évaluation d'une préparation qui mérite beaucoup mieux sur le plan psychologique car on ne va pas jouer des éliminatoires d'un tel niveau comme si on allait jouer une rencontre d'inter-quartiers. La comparaison peut paraître grossière, mais elle trouve toute sa place au détour d'un match qui nécessitait tout simplement un peu plus de panache.